Les eaux atlantiques du Sénégal font face à une pression croissante liée au passage de pétroliers transportant des hydrocarbures, notamment en provenance de Russie. Les récents incidents ravivent les inquiétudes sur les risques de pollution et la sécurité maritime.
Le Sénégal, dont l’économie côtière repose largement sur la pêche et le tourisme, est de plus en plus exposé aux dangers du transport pétrolier en haute mer. Le dernier épisode en date remonte à la nuit du 27 au 28 novembre 2025, lorsqu’un pétrolier transportant du carburant, le *Mersin*, a été endommagé par plusieurs explosions externes alors qu’il se trouvait au large de Dakar. Le navire avait récemment fréquenté des ports russes, dans un contexte international marqué par la guerre en Ukraine.
L’incident a entraîné une infiltration d’eau dans la salle des machines du tanker, poussant les autorités sénégalaises à déclencher le plan national antipollution marine (Polmar). Des moyens navals, aériens et des barrages flottants ont été déployés afin de prévenir toute fuite d’hydrocarbures. À ce stade, aucune marée noire n’a été officiellement constatée, mais la cargaison, estimée à plusieurs dizaines de milliers de tonnes de carburant, a renforcé les craintes d’un accident majeur.
Des précédents récents dans la sous-région
Si le Sénégal a évité jusqu’ici une pollution massive, la région ouest-africaine a déjà connu des épisodes préoccupants. En 2023 et 2024, des nappes d’hydrocarbures ont été signalées le long des côtes sénégalo-mauritaniennes, liées à des activités offshore et au trafic maritime intense. Ces événements ont fragilisé les écosystèmes marins et affecté les revenus des pêcheurs artisanaux.
Pétroliers russes et nouvelles routes maritimes
Depuis le renforcement des sanctions internationales contre Moscou, plusieurs navires transportant du pétrole russe empruntent de nouvelles routes maritimes, notamment le long des côtes africaines. Cette reconfiguration du trafic augmente les risques d’accidents dans des zones parfois mal équipées pour faire face à une pollution d’ampleur. Entre vigilance renforcée et crainte d’un accident écologique majeur, le Sénégal se retrouve en première ligne face aux défis environnementaux posés par le transport pétrolier international dans l’Atlantique.
Ezéchiel Dagbégnon PADONOU
