À l’horizon des élections générales de 2026, le Bénin entre dans une phase cruciale de son histoire démocratique. Comme à chaque rendez-vous électoral, le pays voit monter la fièvre politique : les discours se multiplient, les débats s’animent, les stratégies s’affinent. Mais au-delà de cette effervescence légitime, une idée ressurgit avec force : celle de l’unité nationale, ce ciment essentiel qui a toujours permis à la démocratie béninoise de traverser les tempêtes.
Dans un contexte où les clivages se renforcent souvent à l’approche des scrutins, de nombreuses voix s’élèvent pour rappeler une vérité simple mais fondamentale : le Bénin doit passer avant tout, avant les intérêts partisans, avant les ambitions individuelles, avant les rivalités politiques. Car une élection n’est pas un affrontement, encore moins une guerre. C’est un moment d’expression citoyenne, un acte par lequel un peuple choisit sa direction, tout en préservant le respect mutuel.
Le Bénin n’est pas étranger aux tensions politiques, mais il est aussi reconnu depuis des décennies pour sa maturité démocratique. Cette réputation, patiemment construite, reste l’un des atouts majeurs du pays sur la scène régionale et internationale. À l’approche de 2026, il devient impératif de la préserver. Cela signifie refuser les violences verbales et physiques, se tenir à distance des manipulations, repousser les discours de haine et lutter contre les fausses informations qui agitent les réseaux sociaux et fragilisent le tissu social.
La paix électorale n’est pas seulement l’affaire des institutions ou des leaders politiques. Elle dépend aussi de chaque citoyen, dans ses paroles, ses gestes, et même dans ses publications en ligne. À l’heure où la moindre information peut se propager en quelques secondes, la responsabilité individuelle devient plus que jamais un pilier de la stabilité nationale. Une rumeur peut diviser ; une parole apaisée peut rassembler.
Mettre le Bénin avant tout, c’est accepter que la pluralité d’opinions soit une richesse et non une menace. C’est reconnaître que, malgré nos divergences, nous partageons un même drapeau, un même hymne, un même horizon. Une élection dure quelques mois ; la nation, elle, demeure. Et le lendemain du scrutin, quel que soit le vainqueur, les Béninois devront continuer à vivre côte à côte, à travailler ensemble, à bâtir un avenir commun.
À l’heure où les esprits s’échauffent et où les acteurs politiques affûtent leurs arguments, l’enjeu dépasse la conquête du pouvoir. La véritable victoire sera celle de la paix, celle qui permettra au Bénin de franchir une nouvelle étape de son parcours démocratique sans perdre son âme.
Dans cette phase décisive, l’appel est clair : garder la tête froide, le cœur ouvert et l’esprit tourné vers ce qui nous rassemble. Car le premier choix que les Béninois doivent faire, avant même de déposer leur bulletin dans l’urne, est celui de l’unité.
Thomas AZANMASSO


