Le Président du Conseil Économique et Social (CES), Conrad Gbaguidi, a présenté le jeudi 26 novembre 2026 devant la Commission Budgétaire de l’Assemblée Nationale le projet de budget 2026 de l’institution. Cet exercice statutaire revêt cette année un caractère particulier en raison de la transformation profonde engagée au sein du CES et de l’extension de sa composition.
L’enveloppe budgétaire défendue par le Président Gbaguidi s’élève à 3 763 952 717 F CFA, soit une hausse de 594 774 182 F CFA, correspondant à une progression de 18,77 % par rapport à 2025. Pour Conrad Gbaguidi, cette augmentation est indispensable pour permettre au CES d’exécuter pleinement les missions élargies qui lui ont été confiées, notamment depuis la réforme organique de juillet 2024.
Devant les parlementaires, Conrad Gbaguidi a expliqué que le projet de budget repose sur une idée centrale : fournir au CES les moyens d’assumer son rôle de relais institutionnel entre les citoyens et les pouvoirs publics. L’extension du nombre de Conseillers, passé de 30 à 117, déployés sur tout le territoire, a considérablement élargi le champ d’action du CES. Les équipes doivent parcourir les communes et les arrondissements, dialoguer avec les populations, recueillir leurs attentes, expliquer les lois et contribuer au dialogue social. Le budget 2026 vise donc à soutenir cette prise d’envergure.
Le Président du CES a insisté sur le fait que l’institution entre dans une « nouvelle monture », caractérisée par une présence territoriale renforcée. Le CES n’est plus seulement un organe de réflexion : il devient un acteur de proximité, un pont permanent entre la République et ses citoyens. Le renforcement des moyens financiers doit permettre d’accompagner cette évolution structurelle.
L’enveloppe budgétaire défendue s’élève à 3 763 952 717 F CFA, en hausse de 594 774 182 F CFA par rapport à 2025, soit une progression de 18,77 %. Cette augmentation répond à l’extension des missions et responsabilités du CES ainsi qu’au renforcement de sa présence sur le terrain.
La répartition est détaillée comme suit :
-Dépenses de personnel : 2 684 664 717 F CFA
En hausse de 16,78 % par rapport à 2025 (2 298 890 535 F CFA). Elles couvrent les salaires et indemnités des 117 conseillers, du Bureau central et du personnel administratif (69 agents civils et 24 militaires).
-Achats de biens et services : 1 052 288 000 F CFA
En progression de 24,78 % par rapport à 2025 (843 288 000 F CFA). Cette ligne finance les missions de terrain, les actions de vulgarisation des lois et le fonctionnement opérationnel des commissions et conseils départementaux.
-Dépenses de transfert : 27 000 000 F CFA. Identiques à 2025. Elles servent à certaines missions d’imprégnation et à des projets ponctuels.
Ce budget permet au CES de soutenir pleinement ses missions : la saisine et l’auto-saisine pour analyser les questions socio-économiques, la vulgarisation des textes législatifs dans les 12 départements du Bénin, les 4 missions d’imprégnation pour rapprocher l’institution des populations, et le financement des priorités d’action, notamment l’entrepreneuriat des jeunes et des femmes, le développement industriel via l’intelligence artificielle, la gestion des sachets plastiques non biodégradables, et la prise en charge des urgences médicales.
Le CES se saisira lui-même des préoccupations prioritaires des populations : consommation d’alcool frelaté chez les jeunes, coût de la vie, transport routier et fluvial, et questions environnementales.
Lorsque le Chef de l’État sollicitera le CES pour enrichir un projet ou recueillir les perceptions du terrain, les moyens financiers permettront aux conseillers de se mobiliser efficacement sur tout le territoire.
Les Conseillers se rendront dans tous les départements pour expliquer les textes en vigueur, écouter les citoyens et remonter leurs interrogations, en s’appuyant sur les 27 000 000 F CFA de dépenses de transfert.
Les sujets d’auto-saisine retenus pour 2026 sont : promotion de l’entrepreneuriat des jeunes et des femmes, industrie 4.0 et modernisation des productions grâce à l’intelligence artificielle, gestion des sachets plastiques non biodégradables, prise en charge des urgences médicales et qualité des soins, transport en commun et mobilité urbaine/interurbaine, promotion du tourisme interne et valorisation du patrimoine national, langue et identité nationale, transport fluvio-lagunaire : potentiel économique et enjeux environnementaux.
Le CES renforcera son dispositif de terrain à travers 4 missions d’imprégnation, visant à familiariser les citoyens avec le contenu des textes législatifs et réglementaires et à recueillir leurs contributions pour leur amélioration.
Les députés ont salué la cohérence du projet et félicité le président du CES pour son dynamisme. Ils ont reconnu que, bien que les ressources restent limitées au regard des nouvelles responsabilités de l’institution, la structuration du budget est pertinente et permet de poursuivre une progression régulière. En présentant et en défendant ce budget ambitieux, Conrad Gbaguidi réaffirme sa vision : faire du CES une institution vivante, active, proche des citoyens et véritable force de proposition pour le gouvernement et le Parlement. L’année 2026 s’annonce, à ce titre, comme une étape décisive pour installer durablement cette nouvelle dynamique.
M.M
