(Un vibrant appel à la bonne gouvernance et à la paix électorale)
Le symposium Iajp-Chant d’oiseau, dont le thème de l’année 2025 était « La bonne gouvernance comme fertilisant de souveraineté, de justice et de paix », a pris fin samedi 23 novembre 2025, par un vibrant panel conclusif : « Animation de la vie politique et conquête du pouvoir : le Bénin peut-il être fier de sa démocratie ? » et la lecture de son appel solennel. Ces assises annuelles, qui ont servi de creuset de réflexions autour de l’engagement national pour le développement intégral, la justice sociale et la consolidation démocratique, ont mis un accent particulier sur les enjeux des prochaines élections générales au Bénin en 2026.
Le thème spécifique du symposium était « Élections pacifiques, alternance politique et cohésion sociale, gages d’unité nationale ». Le Panel de clôture animé par Irénée Agossa, acteur politique et membre de l’Union progressiste le renouveau (Upr), l’He Woroucoubou Habibou, député de la 9 ème législature du parti de l’opposition Les Démocrates et Ralmeg Gandaho, spécialiste en gouvernance publique et en droit humain, a souligné l’importance de l’approche collective pour des élections pacifiques. Les échanges ont principalement gravité autour de la nécessité de préparer sereinement l’échéance de 2026, qui marquera la première expérience du Bénin dans la nouvelle dynamique des élections générales. La réflexion a été guidée par l’enseignement de l’Église catholique sur le droit et le devoir de tous les citoyens de prendre une part active et libre à la vie politique en vue du bien commun.
De l’appel de l’Iajp-Chant d’oiseau
L’appel solennel de l’Iajp-Co, lu lors de la cérémonie de clôture, a articulé six points cruciaux pour l’avenir démocratique du Bénin. Il exhorte tous les acteurs nationaux à un engagement responsable et fédérateur. L’appel insiste sur la responsabilité de l’autorité politique d’organiser des élections inclusives, offrant à tous une chance de compétition. Il souligne l’importance d’intégrer et de montrer les principes démocratiques pour une profonde alternance au pouvoir. « [Il revient à l’autorité politique] de travailler à organiser des élections inclusives en donnant à tous la chance de la compétition… Cela implique non pas forcément un assouplissement des conditions électorales, mais un travail responsable et fédérateur… », souligne le Père Eric Aguénounon, Directeur de l’Iajp-Chant d’oiseau. Le deuxième point appelle à la promotion d’un dialogue inclusif et constructif entre tous les partis pour prévenir les conflits. Il met en garde contre la tentation de produire des lois étroites d’inspiration partisane et propose : la mise en place d’instances de médiation pour gérer les tensions ; l’établissement de mécanismes indépendants, fiables et sûrs pour la supervision des élections, afin d’assurer la transparence et la légitimité des résultats.
L’Iajp-Chant d’oiseau insiste également sur l’urgence de prendre à cœur l’éducation civique et la participation citoyenne, en sensibilisant les citoyens à l’importance d’un vote mûr et responsable. L’accent est mis sur l’acceptation de l’alternance comme signe de maturation démocratique et la culture des valeurs de tolérance, de respect mutuel et d’unité nationale. Critiquant l’actuel climat de luttes intestines et d’intérêts personnels, l’appel exhorte les politiques à être des hommes et des femmes de compromis, de consensus et de cohésion, rejetant toute logique de collectivisme, d’individualisme ou de clanisme. « Mieux, les partis politiques ont le devoir de favoriser une large participation et l’accès de tous aux responsabilités publiques… Les partis doivent être démocratiques en leur sein, capables de synthèse politique et de proclamation. », indique le Père Eric Aguénounon.
Dans un plaidoyer vibrant contre la violence, l’appel rappelle l’historique : «Plaise au ciel qu’aucun bain de sang ne nous éclabousse et ne nous emporte dans ses flots. …». Il exhorte à ne pas engager la jeunesse dans des soulèvements violents. Préserver la paix, privilégier le dialogue et s’abstenir de la violence sont préférables à toute revendication destructive. Le point final est un cri de cœur adressé à tous les acteurs nationaux pour qu’ils s’engagent résolument pour la consolidation d’une paix durable. Il invite à « changer notre cœur et à ouvrir les yeux sur le monde » pour le progrès du genre humain, assurant que la vérité triomphera.
L’appel s’est conclu par une citation du Saint Pape Jean-Paul II, rappelant que la paix n’est pas une simple absence de conflit, mais la tranquillité et la plénitude de l’ordre, et qu’elle est continuellement compromise par l’exploitation et les divisions sociales.
Fifonsi Cyrience KOUGNANDE
