L’Autorité de régulation du secteur de la Santé (Ars) a procédé ce mercredi 19 novembre 2025 à la clôture officielle du processus de formation des évaluateurs externes chargés d’apprécier la qualité des soins et la sécurité des patients dans les établissements sanitaires du Bénin. La cérémonie s’est tenue au Chant d’Oiseau, en présence du ministre de la Santé, Benjamin Hounkpatin, du conseiller en santé du Président de la République, Aristide Talon, ainsi que du président de l’ARS, le Dr Lucien Dossou Gbété.
À travers ce dispositif, le gouvernement réaffirme son ambition de doter le Bénin, d’ici 2030, d’un système de santé performant, résilient et fondé sur l’accès équitable à des soins de qualité, ouvrant ainsi la voie au déploiement effectif des évaluations sur toute l’étendue du territoire. Avec ce lancement, le Bénin franchit une nouvelle étape majeure dans la quête de l’amélioration continue de la qualité des soins et de la sécurité des patients, mettant ainsi la population au cœur du système sanitaire.
Dans son allocution, le conseiller en santé du Chef de l’État a rappelé le long chemin parcouru pour en arriver à cette réforme majeure. Selon Aristide Talon, les partenaires techniques et financiers, notamment la Banque mondiale, ont affiché leur disponibilité à accompagner le Bénin, mais ont posé une exigence claire : l’évaluation rigoureuse et objective de la qualité des soins.
« Ils veulent que la qualité soit au rendez-vous, mais surtout qu’elle soit évaluée », a-t-il insisté, soulignant que la mise en place de l’outil national d’évaluation constitue un tournant important pour le système sanitaire.
Le ministre de la Santé appelle à la responsabilité et à l’excellence
Prenant la parole, le ministre de la Santé, Benjamin Hounkpatin, a salué la mobilisation et la rigueur qui ont caractérisé le processus. Il a rappelé que cette formation représente un levier majeur pour la transformation du système de santé béninois :
« Votre mission est un levier de transformation de la qualité des soins dans notre pays. Vos conclusions permettront au gouvernement de prendre les décisions qui s’imposent », a-t-il affirmé à l’endroit des nouveaux évaluateurs. Il a également appelé les responsables des formations sanitaires, publiques comme privées, à collaborer pleinement lors des futures évaluations, soulignant qu’il ne s’agit pas d’une formalité administrative mais d’un processus essentiel à la survie et à la crédibilité des établissements.
« Le renom de leurs cliniques leur sera donné par le dispositif de sécurité des patients », a-t-il ajouté, rappelant que la qualité des soins reste le véritable diplôme du médecin, délivré par les patients eux-mêmes.
75 évaluateurs désormais prêts à entrer en fonction
Pour le président de l’Ars, Dr Lucien Dossou Gbété, la formation de cette première cohorte de 75 évaluateurs externes marque le lancement officiel de l’évaluation externe dans tout l’écosystème sanitaire du pays.
« Le dispositif pour la sécurité des patients ne prend toute sa valeur qu’associé à l’évaluation externe. Ce dispositif sera demain ce que vous aurez voulu qu’il soit », a-t-il déclaré, invitant les évaluateurs à exercer leur mission avec objectivité, rigueur et professionnalisme.
Il a exhorté les nouveaux acteurs à relayer l’information dans toutes les zones sanitaires afin que l’ensemble du système de santé se mobilise autour de cette dynamique d’amélioration continue.
Une formation axée sur 5 domaines essentiels
Abalovi Abian Mawulé, l’une des bénéficiaires, a partagé les acquis de la formation, centrée sur l’évaluation de la conformité des établissements aux normes nationales de sécurité des patients. Les évaluations se feront sur la base d’un manuel comprenant des critères et des grilles. Les structures seront classées en cinq niveaux, du niveau 1 au niveau 5, ce dernier étant le plus élevé.
Les évaluateurs interviendront dans cinq domaines clés, notamment la direction et gestion ; l’implication des patients et de la communauté ; les pratiques cliniques sûres fondées sur des données factuelles ; l’environnement de soins sûr, incluant le contrôle et la prévention des infections et la formation continue du personnel, indispensable au renforcement permanent des compétences.
Thomas AZANMASSO
