À l’occasion de la deuxième édition du CFC Africa Tour, Casablanca Finance City a choisi le Bénin comme point de départ de sa tournée régionale. Un choix motivé par la dynamique économique du pays, la solidité des relations bilatérales et l’intérêt croissant des entreprises internationales pour le marché béninois. Dans cet entretien, Aziz El Khyari, Directeur du Développement de CFC, revient sur les objectifs de cette mission, les opportunités identifiées et la place stratégique qu’occupe désormais le Bénin dans la plateforme panafricaine.
Matin Libre : Bonjour Monsieur. Merci de nous recevoir. Qu’est-ce qui a motivé l’organisation de cette deuxième édition du CFC Africa Tour ?
Aziz El Khyari : Le CFC Africa Tour en est aujourd’hui à sa deuxième édition. La première, lancée l’année dernière, avait ciblé deux pays : le Sénégal et la Côte d’Ivoire. Nous souhaitions déjà, lors de cette première tournée, inclure le Bénin, mais cela n’avait pas été possible pour des raisons logistiques.
Ainsi, pour cette seconde édition, nous avons choisi le Bénin comme pays de départ de notre mission, et ce, pour plusieurs raisons. D’une part, de nombreuses entreprises de notre communauté d’affaires — composée de plus de 250 membres internationaux et panafricains — y sont déjà actives ou envisagent de s’y développer.
D’autre part, la proximité diplomatique et économique entre nos deux pays, ainsi que les interconnexions solides déjà établies, font naturellement du Bénin un territoire stratégique pour lancer cette tournée.
Enfin, la dynamique récente du Bénin, marquée par une croissance notable, des transformations réglementaires et des facilitations accrues, a suscité une réelle curiosité au sein de notre communauté. Nous avons voulu leur permettre de découvrir sur le terrain les nouvelles réalités économiques béninoises et les opportunités concrètes offertes ici à Cotonou
Quels sont les objectifs que vous visez pour cette étape du Bénin ?
Pour optimiser l’encadrement de la délégation, nous avons retenu un format d’environ vingt entreprises. Cette taille permet de personnaliser les rendez-vous et d’accompagner chaque entreprise dans ses rencontres institutionnelles et économiques.
L’objectif est double :
– Identifier les partenaires potentiels pour chaque entreprise;
– Exposer les opportunités concrètes du marché béninois dans chaque secteur d’activité.
Il s’agit de multiplier les échanges avec les opérateurs économiques locaux, de créer des passerelles avec les régulateurs et les institutions, mais aussi — point essentiel — de permettre aux participants de ressentir l’énergie du pays, de percevoir l’attractivité du Bénin et la dynamique très favorable de son climat des affaires.
Quels avantages offrez-vous aux entreprises et institutions qui rejoignent la plateforme CFC ?
Au-delà du cadre fiscal et économique attractif que nous proposons, similaire à celui offert dans certaines zones économiques spéciales du Bénin, notre principal atout réside dans la connexion.
Celle-ci s’articule autour de deux dimensions :
- L’axe institutionnel, construit avec nos partenaires stratégiques — en particulier l’APIEX, dont l’engagement, la réactivité et la motivation ont été déterminants dans la mise en œuvre de ce partenariat bilatéral.
- L’axe économique, porté par le patronat béninois et à la Chambre de commerce, qui nous ont accompagnés dans l’identification d’opérateurs locaux intéressés par des relations B2B avec les entreprises membres de Casablanca Finance City.
Comment le CFC Africa Tour s’inscrit-il dans la stratégie des sponsors panafricains de Casablanca Finance City?
Casablanca Finance City s’inscrit dans une vision claire : faire du continent africain un espace intégré, prospère et attractif pour les investisseurs internationaux.
Notre présence aujourd’hui à Cotonou s’inscrit dans cette logique. Les acteurs africains doivent tirer le meilleur parti des opportunités offertes par le continent.
La présence du CFC au Bénin est également motivée par la dynamique économique remarquable enregistrée par le pays ces dernières années. Nous y voyons de nombreuses opportunités d’investissement, notamment pour les opérateurs internationaux — et marocains en particulier.
En parlant d’immenses opportunités, pouvez-vous nous donner un exemple concret ? Que peut apporter cette plateforme qu’est CFC?
L’objectif du CFC Africa Tour est d’amener sur le terrain les entreprises membres de Casablanca Finance City, issues de secteurs variés : construction, industrie, services financiers, numérique, afin qu’elles identifient des opportunités très concrètes au Bénin.
Par exemple, nous avons visité la Zone industrielle de Glo-Djigbé (GDIZ), où les possibilités sont nombreuses, qu’il s’agisse du textile, de l’agroalimentaire, ou de la pharmacie. Parmi les entreprises présentes, figurent des champions continentaux et internationaux dans ces domaines.
Nous comptons également des institutions bancaires et des acteurs des services financiers, prêts à accompagner aussi bien le secteur public que le secteur privé dans la dynamique économique du Bénin.
Enfin, des entreprises spécialisées dans les nouvelles technologies et le numérique participent également à cette mission, apportant expertise, innovation et solutions pour soutenir la transformation des acteurs béninois.
Selon vous, quelle place occupe le Bénin dans cette plateforme régionale ?
Une place primordiale. D’abord, nous bénéficions d’une connectivité aérienne directe et déjà bien établie. Ensuite, il y a la présence active d’une diplomatie dynamique sur le territoire. Nous disposons également de success stories inspirantes à présenter à notre communauté d’affaires.
Par exemple :
– Maroc Telecom, via sa filiale Moov, a investi ces dernières années une part significative de son chiffre d’affaires pour se redéployer au Bénin.
– Marsa Maroc, en partenariat avec des opérateurs béninois, a réalisé d’importantes avancées dans le domaine des infrastructures portuaires, notamment dans le cadre de concessions et de partenariats DGI.
Nous souhaitons reproduire ces modèles réussis en les présentant aux membres prospectifs de la plateforme, afin d’inciter davantage d’opérateurs à explorer des partenariats locaux — qu’il s’agisse de PPP (partenariats public-privé) ou de DGI (dispositifs de gestion et d’investissement locaux).


