L’Ong Avenir Alafia, en collaboration avec l’Université agricole K-d.k de Parakou, a organisé ce samedi 15 novembre 2025 un atelier majeur consacré à un sujet encore peu exploré mais déterminant : la biodiversité souterraine. Pendant plus de dix heures d’échanges scientifiques, de communications spécialisées et de travaux de groupes, étudiants, enseignants-chercheurs, Ong et acteurs de terrain ont réfléchi aux enjeux liés à la vie du sol et à son intégration dans les actions de conservation et de reboisement.
Un appel à l’action scientifique et citoyenne
Dès l’ouverture, les autorités universitaires ont rappelé l’importance de « mettre en lumière la vie du sol », un patrimoine vivant souvent négligé. Le Directeur des Études de l’Université agricole K-d.k a souligné que « Ensemble nous le pouvons», saluant l’engagement croissant des étudiants pour les questions environnementales.
Le Vice-recteur de l’Université de Parakou, Prof. Nasser Bako, a replacé l’initiative dans le cadre des conventions internationales issues du sommet de Rio et a encouragé la création d’une association estudiantine dédiée à la biodiversité au sein de l’Université agricole K-d.k. Il a également renouvelé l’appui de l’UP à l’Université Agricole K-d.k en promettant d’accompagner les chercheurs engagés de cette université pour la préparation aux examens du Cames. Le Point focal national de la convention sur la diversité biologique, Dr Orou Matilo Augustin, a marqué les débats par une phrase emblématique : « On naît dans la biodiversité et on meurt dans la biodiversité. » Il a salué l’engagement de l’Ong Avenir Alafia et de l’Université K-D.K, en annonçant l’intégration prochaine des étudiants et enseignants dans les travaux préparatifs de la COP Biodiversité.
Des communications scientifiques au cœur de l’atelier
Dix communications riches ont permis d’exposer les enjeux essentiels liés au sol et à la biodiversité souterraine, dont : le rôle des micro-organismes, la fixation biologique de l’azote, les instruments juridiques liés aux ressources phytogénétiques… L’intervention du Dr Badou A. Sylvestre a mis en avant les actions phares de l’Ong Avenir Alafia en matière de sécurité alimentaire : gestion durable des sols, valorisation des produits forestiers non ligneux, promotion de l’agriculture écologique et renforcement de la résilience des communautés rurales et urbaines face au changement climatique.
L’Afrique face aux pressions sur la biodiversité
Les échanges ont rappelé les menaces persistantes qui pèsent sur la biodiversité, notamment les intrants chimiques, la déforestation, les feux de végétation, la transhumance, l’exploitation anarchique des ressources phytogénétiques et l’urbanisation. Selon les données présentées, l’agriculture représente 47 % des pressions exercées sur la biodiversité au Bénin, exigeant des actions coordonnées de tous les acteurs.
Les participants à l’atelier ont formulé des recommandations fortes : réduction des pressions sur le sol (pesticides, déforestation, charbonnage) et promotion d’alternatives durables (biofertilisants, microdosage, filières vertes), stratégies de conservation du sol incluant l’agroforesterie, la couverture végétale permanente, la gestion durable de l’eau et le reboisement, procédures pour intégrer la biodiversité souterraine dans les politiques nationales (inventaires, plaidoyer, lobbying, correspondances officielles), intégration de la vie du sol dans les programmes nationaux de reboisement…
L’atelier s’est achevé par la remise des attestations de participation, dans une atmosphère conviviale et engagée. Cette initiative conjointe marque le début d’un mouvement national porté par deux institutions déterminées : l’Ong Avenir Alafia et l’Université agricole K-d.k. Ensemble, elles placent désormais la biodiversité souterraine au cœur des stratégies nationales de de reboisement au Bénin.
Cellule de communication/Université agricole K-d.k
