Selon le Rapport sur la tuberculose dans le monde 2025, publié hier mercredi 12 novembre 2025, par l’Organisation mondiale de la santé (Oms), environ 10,7 millions de personnes ont contracté la maladie de la tuberculose et plus de 1,2 million en sont mortes l’année dernière.
Le rapport souligne que malgré des progrès mesurables en matière de diagnostic, de traitement et d’innovation, les difficultés persistantes concernant le financement et l’accès équitable aux soins risquent de réduire à néant les progrès difficilement réalisés dans la lutte contre la tuberculose au niveau mondial.
Les déficits de financement compromettent les progrès et la recherche
Malgré de nombreuses avancées, les progrès réalisés à l’échelle mondiale sont encore bien insuffisants pour atteindre les objectifs énoncés dans la stratégie pour mettre fin à la tuberculose. L’un des principaux obstacles est la stagnation du financement mondial de la lutte contre la tuberculose depuis 2020. En 2024, 5,9 milliards de dollars des États-Unis (USD) seulement étaient disponibles pour la prévention, le diagnostic et le traitement, soit un peu plus d’un quart de l’objectif annuel de 22 milliards USD fixé pour 2027.
Le recul du financement apporté par les donateurs internationaux à partir de 2025 est très problématique. Des études de modélisation ont déjà signalé qu’un recul durable du financement par les donateurs internationaux pourrait entraîner jusqu’à deux millions de décès supplémentaires et 10 millions de cas de tuberculose entre 2025 et 2035. Le financement mondial de la recherche sur la tuberculose accuse également un retard. Il a atteint seulement 1,2 milliard USD en 2023 (soit 24 % de l’objectif).
En août 2025, 63 tests de diagnostic étaient en cours de mise au point et 29 médicaments faisaient l’objet d’essais cliniques, contre huit seulement en 2015. Par ailleurs, 18 vaccins candidats font actuellement l’objet d’essais cliniques, dont six en phase 3…« Nous sommes à un moment décisif dans la lutte contre la tuberculose », a déclaré la Dre Tereza Kasaeva, Directrice du Département VIH, tuberculose, hépatites et IST de l’OMS. « Le recul du financement et les facteurs persistants de l’épidémie risquent de réduire à néant les progrès difficilement réalisés, mais l’engagement politique, des investissements durables et la solidarité mondiale nous permettront d’inverser la tendance et de mettre fin une fois pour toutes à cette maladie ancienne et meurtrière », a-t-elle ajouté.
«La diminution de la charge mondiale de morbidité attribuable à la tuberculose et les progrès en matière de dépistage, de traitement, de protection sociale et de recherche sont autant de bonnes nouvelles après des années de revers, mais le progrès n’est pas la victoire», a déclaré le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’Oms. «Le fait que la tuberculose continue de faire plus d’un million de victimes chaque année, alors qu’il est possible de l’éviter et d’en guérir, est tout simplement inadmissible. L’Oms collabore avec les pays pour s’appuyer sur les progrès qu’ils ont accomplis et agir plus vite en vue d’éliminer la tuberculose d’ici à 2030 », a-t-il ajouté.
Fifonsi Cyrience KOUGNANDE
