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Révision Constitutionnelle: Après Yayi, Soglo attendu sur le Sénat

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La récente proposition de révision constitutionnelle, qui prévoit la création d’un Sénat, remet en lumière les anciens présidents qui en seront membres. Alors que Boni Yayi a exprimé son opinion et a souligné les implications controversées de cette initiative, l’attention se tourne désormais vers Nicéphore Soglo, dont la réaction est attendue avec impatience.

Le Bénin traverse actuellement une période politique délicate, marquée par un contexte électoral où l’opposition, représentée par le parti Les Démocrates, sera absente lors de la présidentielle du 12 avril 2026. Ce retrait, dû à un manque de parrainage, soulève des interrogations sur l’équité du processus électoral et prive les électeurs d’un choix diversifié. L’incapacité de ce parti à obtenir les parrainages nécessaires est perçue par certains comme un verrouillage institutionnel. Dans ce climat déjà tendu, surgit un événement inattendu : la proposition d’une loi visant à réviser la Constitution. Ce qui intrigue particulièrement, c’est le moment choisi pour cette initiative, introduite curieusement à la fin du mandat du Président Patrice Talon. Cette coïncidence, mise en avant lors de l’ouverture de la deuxième session ordinaire de l’année au parlement, suscite des doutes quant aux véritables motivations derrière cette réforme, suggérant qu’elle pourrait être davantage liée à des calculs politiques personnels ou de succession qu’à un besoin de réforme mûrement réfléchi. En effet, le cœur de la controverse réside dans les dispositions clés de cette proposition, qui inclut deux mesures majeures divisant profondément les Béninois : une trêve politique de quatre ans après chaque élection présidentielle avec la création d’un Sénat. Bien que l’avènement d’une seconde chambre législative vise théoriquement à renforcer la représentation et le débat, la proposition de cette « trêve » est perçue par ses détracteurs comme une tentative de neutraliser toute contestation immédiate après les élections. Ces réformes structurelles, abordées à ce stade du quinquennat, nécessitent un consensus national qui semble faire défaut comme d’habitude sous Patrice Talon. Cette initiative constitutionnelle interpelle les anciens présidents d’institutions et, de manière significative, les deux anciens chefs d’État, qui deviendraient membres presque à vie si la proposition était adoptée. Dans cette atmosphère de plus en plus tendue, ces figures sont appelées à assumer leur responsabilité de conseiller la nation sur des questions fondamentales pour la République. Ainsi, Boni Yayi et Nicéphore Soglo, en tant que personnalités politiques influentes, ont la responsabilité de sensibiliser les Béninois aux enjeux de cette réforme et de défendre les principes démocratiques acquis depuis l’avènement de la démocratie au Bénin. Profitant de l’occasion, l’ancien président Boni Yayi a, pour sa part, exprimé son désaccord avec la proposition actuelle. En se basant sur son interprétation des fondements de la République, il a formulé une critique qui rejette l’esprit de cette révision, notamment en ce qui concerne les mécanismes de contrôle et de contre-pouvoir. Boni Yayi a exhorté les 22 parlementaires restants, après la démission de six membres de son parti, Les Démocrates, à voter contre cette proposition. Il a également déclaré qu’il ne ferait pas partie de cette institution si la loi était adoptée. L’ancien Président a dénoncé cette réforme, qu’il considère comme un détournement du Bénin de la voie démocratique.

Soglo également sous les projecteurs

Après Boni Yayi, l’attention se porte sur un autre ancien président, Nicéphore Soglo. Il est essentiel de l’interroger sur ce sujet crucial. Pour beaucoup, en tant que figure emblématique ayant contribué à l’ère de la Conférence nationale, il a un devoir civique de prendre position. Il lui revient d’éclairer les Béninois sur les implications de cette proposition, car elle touche à l’essence même de la démocratie dans le pays. S’il soutient le projet, il pourrait légitimer l’initiative aux yeux des sceptiques. S’il exprime des réserves, il pourrait fournir une base idéologique solide à l’opposition et aux critiques sur cette question épineuse.

J.G

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