L’Association Béninoise pour le Marketing Social et la Santé (ABMS), est préoccupée par la problématique des violences basées sur le genre. Plus spécifiquement, celles à l’égard de la gent féminine. « Prévention et traitement médiatique des violences faites aux filles et aux femmes », est le thème d’une session de formation initiée par la structure, en partenariat avec l’Association des Professionnels des Médias pour la Santé (APMS).

Dans un contexte où les VBG restent un fléau au Bénin, l’initiative de l’ABMS concourt à renforcer les capacités des journalistes et communicants pour un traitement plus éthique, responsable et engagé. Les chiffres sur les violences faites aux filles et aux femmes, interpellent en effet, et un état des lieux, démontre que ces violences au Bénin, prennent plusieurs formes : physiques, sexuelles, psychologiques, économiques et institutionnelles. Selon le Système Intégré de Données de l’Observatoire de la Femme, de la Famille et de l’Enfant (SIDOFFE-NG), 2.109 cas de VBG ont été enregistrés en 2024, dont plus de 80 % concernent des femmes et des filles. Parmi ces cas, indique la plateforme SIDOFFE-NG du Ministère des Affaires Sociales, 1.200 cas de violences physiques, 580 cas de violences sexuelles, dont des viols et des attouchements et 329 cas de violences psychologiques et économiques, sont dénombrés.

Récurrence en milieu urbain…

Les statistiques du SIDOFFE-NG renseignent que le département du Littoral, qui abrite la ville de Cotonou, est en tête des signalements. Il est suivi de l’Atlantique et du Borgou, dans le septentrion. Une année plus tôt, en 2023, une étude du Ministère des Affaires Sociales et de la Microfinance, a révélé qu’une femme sur 3 au Bénin, avait subi une forme de violence au cours de sa vie. Les adolescentes sont particulièrement vulnérables. Les données de l’UNICEF indiquent que près de 20 % des filles âgées de 15 à 19 ans, ont déjà été victimes de violences sexuelles. Ces chiffres ne reflètent qu’une partie de la réalité, car de nombreux cas ne sont jamais signalés. Le silence des victimes, la peur des représailles et la stigmatisation sociale contribuent à une sous-déclaration massive. L’Ong « N’aie pas peur » de la journaliste béninoise, Angela Kpéidja, milite en faveur de la dénonciation des cas. C’est également le combat que mène l’Institut national de la femme.

Médias et VBG : un engagement sollicité

Le rôle des médias, est fondamental dans la lutte contre les violences faites aux femmes. Sensibilisation, information, dénonciation et mobilisation, constituent leur partition, qui ne devrait pas se transformer en sensationnalisme, stigmatisation des victimes. Les médias devraient aussi éloigner leur traitement de l’emploi d’un langage sexiste ou inapproprié. Ce sont là, des rappels qui seront faits à l’atelier organisé par l’ABMS et l’APMS. Cette rencontre vise donc à former les professionnels des médias à une approche plus éthique et constructive. Il va s’agir également, de transformer les pratiques médiatiques, dans le traitement des violences faites aux filles et aux femmes.

Yves-Patrick LOKO

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici