En prélude aux prochaines échéances électorales, la Commune de Savè a accueilli, samedi 18 et dimanche 19 octobre 2025, une vaste opération de sensibilisation à destination des leaders religieux et traditionnels. Cette initiative, orchestrée par le Directeur général des politiques de développement (Dgpd), Cyriaque Edon, vise à engager les représentants des confessions et des chefferies locales dans la préservation de la paix, de la cohésion sociale et du vivreensemble lors des élections de 2026.
Deux rencontres d’importance ont été organisées les 18 et 19 octobre 2025 à Savè pour des élections législatives, communales et présidentielle de 2026 apaisées au Bénin. Principales cibles de cette initiative saluée pas tous, les imams, pasteurs, responsables de religions endogènes, chefs d’îlots, têtes couronnées et conseillers traditionnels. Ils ont été sensibilisés par le Directeur général des politiques de développement (Dgpd), Cyriaque Edon, sur les enjeux de scrutins sereins en 2026 depuis la précampagne jusqu’aux jours des votes.
A chacune des séances, l’initiateur a insisté sur le fait que la paix ne se décrète pas, elle se cultive au quotidien. « Comme vous le savez, notre pays s’apprête à vivre une nouvelle échéance électorale. Ces moments sont toujours sensibles, car ils suscitent passion, mobilisation, et parfois incompréhensions. Mais nous devons, tous ensemble, faire le serment que jamais la quête du pouvoir ne doit détruire la paix que nous avons construite avec tant d’efforts. Aucune ambition politique ne vaut une vie humaine. Aucun siège électoral ne mérite que nos villages soient divisés, que nos enfants s’opposent, que nos communautés s’entre-déchirent », a souligné Cyriaque Edon.
Il a appelé les leaders des différentes confessions à faire entendre leurs voix dès l’amont, réfréner les discours de division et désamorcer les tensions dans leurs communautés. « Je vous invite donc, chers leaders, à être les relais de la paix dans vos villages, vos quartiers et vos familles. Parlez à vos fils et filles. Dites-leur que l’élection n’est pas la guerre ; que la différence d’opinion ne signifie pas la haine ; que nous sommes tous d’un même peuple, d’une même terre, d’un même avenir ; que nos actions apaisent plutôt qu’elles n’enflamment. Soyons les artisans d’une élection paisible, démocratique et respectueuse des règles », a-t-il exhorté.
Le rôle crucial des leaders religieux et traditionnels
Dans leurs interventions, les responsables aussi bien religieux que traditionnels ont rappelé leur devoir d’éthique. « Lorsque nous prêchons, enseignons la loi, ou conseillons, le message de l’amour du prochain, du respect de l’autre, de la nonviolence doit primer », a laissé entendre un membre de la délégation musulmane. Le chef des chasseurs de Savè, Balodè Akoki, de son côté, a mis un point d’honneur sur l’importance de la paix et rappelé que personne ne veut la violence à Savè : «Personne ici parmi nous ne veut la violence. Vous, les intellectuels, devez comprendre qu’un dirigeant n’exclut pas. Mes papas me chargent de vous dire que c’est la direction que vous nous demandez de suivre que nous suivrons », a-t-il fait savoir tout en invitant les dirigeants à poser des actes pacifiques.
Des appels à l’action concrète
Au cours de chacun des séances, les uns et les autres ont lancé des appels à un engagement collectif. Aussi bien les leaders protestants, célestes que musulmans, ils ont souhaité que chaque chef religieux et traditionnel puisse relayer, dans son périmètre, le message de paix diffusé lors des rencontres. L’idée est de marquer symboliquement que la communauté de Savè refuse la violence comme mode d’expression politique.
Enjeux et perspectives
Dans un contexte national où les scrutins suscitent souvent appréhension, la mobilisation des acteurs religieux et traditionnels apparaît comme un facteur clé de prévention. Les études le confirment : les autorités morales jouent un rôle de régulation dans leurs communautés, et leur implication améliore la résilience sociale face aux tensions.
Pour Savè, cette initiative de Cyriaque Edon pourrait contribuer à un climat de confiance, à la réduction des incidents et à des élections apaisées en 2026.
M.M