Dans les salles noires, de Cococodji derrière les rails, existe une association de danse, « Les anges sacrés du Bénin « . En son sein, un groupe d’enfants de grand talent en devenir s’exerce hebdomadairement sous le regard bienveillant du danseur professionnel Abdon Franck Zossoungbo alias »Pape Séliko ». Allons à leur découverte.
Pendant 9 ans, il est resté un ancien et brillant sociétaire du Ballet national du Bénin. Aujourd’hui, Abdon Franck Zossoungbo, connu sous le pseudonyme de » Pape Séliko » évolue à son propre compte et nourrit fièrement l’ambition de préparer une relève de qualité. Pour y parvenir, il met sur pied une association dénommée »Les anges sacrés du Bénin ». Le nom de cette association est le même attribué au groupe d’enfants qu’il se charge de former en leur enseignant, de façon professionnelle les pas de danse comme il sait si bien le faire. Dimanche 19 octobre 2025 aux environs de 16h, alors qu’il était en pleine répétition avec son club d’enfants à Cococodji, Matin Libre s’y est rendu pour aller contacter de visu le travail qui se fait sur place. Une cohorte d’une vingtaine d’enfants dans la tranche d’âge de 5 à 18 ans. Tous vêtus de maillots de sport de couleurs orange sur lesquels on peut bien lire en noire dans le dos de chacun »Association les anges sacrés du Bénin avec le numéro de téléphone du promoteur. Disciplinés, dans une vaste concession, par une rigueur sans précédent, les anges sacrés dégageaient une volonté et une envie d’apprendre avec détermination. Et des danses patrimoniales aux danses modernes en passant par les danses urbaines, chacun d’eux, au top du guide, se trémousse à qui mieux mieux en respect des indications que donne leur maître, le »Pape Séliko. Petit comme grand, le corps ruisselant de sueur, tout le monde se ménageait pour rendre la chorégraphie agréable dans une harmonie surprenante à travers les détails impressionnant des mouvements de corps. Un travail majestueux orchestré par Abdon Franck Zossoungbo alias »Pape Seliko ». Son unique objectif c’est de préparer une relève dont le talent fera tache d’huile dans les annales de la danse au Bénin et sous d’autres cieux. « Cela fait pratiquement trois à quatre ans que j’ai créé cette association et donc ce groupe d’enfants. De dix enfants au départ, nous sommes à une vingtaine d’enfants aujourd’hui et ce ne sont, pour le moment, que les enfants du quartier où j’habite à Cococodji dont j’ai tenté de convaincre les parents qui, aujourd’hui, ont déjà compris que le chemin de l’art n’est pas un chemin de la délinquance encore moins de la voyoucratie. Vu que après les premières expériences d’apprentissage, j’ai déjà amené ces enfants dans des expéditions, je veux dire des manifestations qui leur rapporte déjà. Et mieux, auprès des parents, j’insiste sur le fait que la condition pour rester et se maintenir au sein de mon association c’est que l’enfant doit être scolarisé et doit être un travailleur à l’école. Ce qui a reçu l’assentiment des parents qui voient leur enfant gagner aussi bien en visibilité, en talent comme dans l’évolution intellectuelle. Et pour la crédibilité de ce que nous faisons, j’ai fait enregistrer officiellement l’association pour ne pas faire dans l’informel et dans l’amateurisme. À travers cette initiative, je pense qu’il est temps qu’on montre aux parents qui se montrent réticents quand leur enfant exprime l’envie d’aller aux arts, que l’art nourrit bien son homme. J’en suis un exemple vivant. Je ne vis que par la danse. Je danse avec les artistes de renom du pays, j’initie des festivals de danse et j’enseigne la danse quelques soit le format » mentionne le promoteur avant de préciser que la ligne directive de cette association c’est la détection et la promotion des talents précédée de la création artistique digne du nom. La vision derrière cette initiative, selon son promoteur, c’est de mettre un terme au cliché qui fait croire à la grande masse qu’emprunter le chemin des arts, c’est choisi d’aller à la dérive. « On peut bien danser et construire sa maison, acheter son véhicule et réussir socialement, il suffit d’avoir l’éducation et la rigueur qu’il faut. En tout cas, c’est moi mon cas. Et je compte l’imprimer à d’autres générations. C’est pour ça que pour enregistrer ces enfants dans mon association, je ne prends rien chez leurs parents. Nous cotisons mille francs par mois pour pouvoir acheter les tissus pour coudre nos uniformes qui nous servent dans nos différentes sorties, c’est tout » fait savoir le chorégraphe avant de laisser sa main tendue vers les guichets et personnes de bonne volonté intéressés par son projet, histoire de le soutenir dans cet élan pour éclore véritablement ce beau rêve.
Teddy GANDIGBE