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Avec 11 millions de décès chaque année: Faire de la santé cérébrale une priorité (Elargir l’accès aux soins neurologiques, une urgence)

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L’Organisation mondiale de la santé (Oms) a rappelé avec inquiétude que moins d’un tiers des pays du monde disposent d’une politique nationale pour faire face au fardeau de plus en plus lourd que représentent les troubles neurologiques, responsables de plus de 11 millions de décès dans le monde chaque année. Le nouveau Rapport de situation sur la santé neurologique dans le monde, publié mardi 14 octobre 2025 par l’Oms, révèle que les affections neurologiques touchent désormais plus de 40 % de la population mondiale, soit plus de 3 milliards de personnes.

Selon le rapport, en l’absence de cadres politiques solides, les systèmes de santé restent fragmentés, dotés de ressources insuffisantes et peu aptes à répondre aux besoins des patients et des patientes et de leurs familles. Les efforts de plaidoyer et de sensibilisation du public ont progressé, mais peuvent encore être considérablement renforcés afin de combattre la stigmatisation, d’accélérer les réformes et de permettre à des millions de personnes de bénéficier des soins et de la prise en charge qu’elles méritent.

Aussi, les services essentiels sont hors de portée de la plupart des gens, révèle le rapport. «Les troubles neurologiques sont pris en charge par les régimes de couverture maladie universelle dans seulement 25 % des États Membres (49 pays). Certains services essentiels, tels que les unités spécialisées dans les accidents vasculaires cérébraux, la neurologie pédiatrique, la réadaptation et les soins palliatifs, font souvent défaut ou sont concentrés dans les zones urbaines, privant les populations rurales et mal desservies de l’accès à des soins salvateurs et de maintien en vie», renseigne le rapport de l’Oms.

Le rapport fait également état d’une grave pénurie de professionnels et professionnelles de santé qualifiés et constate que les pays à faible revenu comptent jusqu’à 82 fois moins de neurologues pour 100 000 habitants que les pays à revenu élevé. Cela signifie que pour de nombreuses personnes, il est tout simplement impossible d’obtenir un diagnostic en temps utile et d’accéder à un traitement et à des soins continus. Sous un autre aspect, les affections neurologiques nécessitent souvent des soins à vie. Pourtant, les aidants ne bénéficient de services de soutien que dans 46 États Membres et de mesures de protection juridique que dans 44 États Membres. En conséquence, les proches aidants, qui sont le plus souvent des femmes, ne jouissent d’aucune reconnaissance ni d’aucun soutien, ce qui accentue les inégalités sociales et fait peser une lourde charge financière sur les familles.

Par ailleurs,  la faiblesse des systèmes d’information sanitaire et le sous-financement chronique de la recherche, en particulier dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, limitent la prise de décisions fondées sur des données probantes et empêchent l’élaboration de politiques efficaces pour combattre les troubles neurologiques. En 2021, selon le rapport, les dix principales affections neurologiques responsables de décès et de handicaps étaient les accidents vasculaires cérébraux, l’encéphalopathie néonatale, la migraine, la maladie d’Alzheimer et d’autres formes de démence, la neuropathie diabétique, la méningite, l’épilepsie idiopathique, les complications neurologiques liées à la prématurité, les troubles du spectre autistique et les cancers du système nerveux.

Mise en œuvre d’une action urgente

En dépit de la lourde charge que représentent ces maladies, les pays à faible revenu comptent 80 fois moins de neurologues que les pays à revenu élevé. De nombreux pays à revenu faible ou intermédiaire ne disposent pas de plans nationaux, de moyens budgétaires et de personnel dans ce domaine. L’Oms appelle donc la mise en œuvre urgente d’une action mondiale coordonnée, fondée sur des données probantes, pour faire de la santé cérébrale une priorité et élargir l’accès aux soins neurologiques. « Dans un monde où plus d’une personne sur trois présente des troubles qui affectent le cerveau, nous devons faire tout notre possible pour améliorer leur prise en charge », a déclaré le Dr Jeremy Farrar, Sous-Directeur général de l’Oms, Division Promotion de la santé, prévention et maîtrise des maladies. « Bon nombre de ces affections neurologiques peuvent être prévenues ou traitées efficacement, mais les services requis demeurent inaccessibles pour la plupart des gens, en particulier dans les zones rurales et mal desservies, où les personnes concernées sont trop souvent confrontées à la stigmatisation, à l’exclusion sociale et à des difficultés financières. Ensemble, nous devons veiller à ce que les besoins des patients et des patientes et de leurs familles soient placés au premier plan des préoccupations et que la santé cérébrale fasse l’objet d’une attention prioritaire et d’investissements adéquats», fait-il savoir.

Fifonsi Cyrience KOUGNANDE

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