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Présidentielle de 2026: Chez Les Démocrates, le consensus vole en éclats Saisie, la justice donne raison à Sodjinou Aucune certitude à quelques heures de la clôture du dépôt des dossiers

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 Alors que le parti annonçait un Conseil national de désignation de son duo présidentiel pour ce lundi 13 octobre, rien ne s’est finalement passé comme prévu. Et pour cause, une guerre sans merci entre deux camps a emporté le consensus recherché.

10 h ! Alors que la rue menant au siège du parti Les Démocrates à Fifadji était jonchée de monde, l’espoir se lisait sur de nombreux visages. Entre militants, responsables et curieux, l’harmonie était de mise. Conviés dans la salle de réunion, les délégués du parti venus de toutes les contrées s’attendaient à une cérémonie de deux heures au bout de laquelle l’identité du duo présidentiel allait être révélée. Seulement, après plusieurs minutes d’attente, l’optimisme initial laissait place au doute cartésien. Selon des premières informations glanées, l’arrivée de Boni Yayi, Président du parti, devait donner le top départ aux travaux.

13h34 ! Accompagné de Saliou Akadiri, un des Vice-présidents du parti, Boni Yayi débarque au siège sous un tonnerre d’applaudissements de militants et curieux.

Une présence peu nécessaire

Installé dans un bureau avec ses lieutenants, l’ancien Président de la République, que tout le monde attendait pour démarrer le Conseil national, n’a pas pu faire plus que de se retirer. Face à ce début d’incertitudes, des inquiétudes commencent à se faire sentir. Dans ce contexte très particulier, la tenue de cette assise devenait incertaine. Pendant que les rumeurs alimentaient ce climat d’incertitude, des grognes et des mécontentements s’extériorisaient. « C’est votre député Sodjinou de Porto-Novo qui a envoyé un huissier à Boni Yayi pour reprendre son parrainage. C’est lui qui bloque tout », scande un militant du parti.

Un malaise plus profond

Alors que cette déclaration faisait écho dans le monde présent au siège du parti, il y a bien plus à dire. Selon des informations glanées par Matin Libre sur place et auprès d’autres sources bien introduites au sein de cette formation politique de l’opposition, le malaise est plus profond. En effet, tout a commencé à aller mal depuis l’installation de la Commission devant analyser les différents dossiers de candidatures de chaque duo. Elle ne ferait pas l’unanimité. Un camp aurait voulu contrôler cette commission. N’ayant pas obtenu gain de cause, et pour le calmer, notre source informe qu’il a été convenu de le laisser contrôler la Commission devant statuer sur les dossiers de candidatures aux élections communales et municipales. Malgré cette concession que le parti semblait faire, dit la source, tout a encore chamboulé. Du rapport de la commission ayant analysé les candidatures des différents duos à l’élection présidentielle prochaine, il ressort, selon cette même source, que Renaud Agbodjo, à l’issue d’un système de notation, a recueilli 59 points, prenant ainsi le dessus sur tous ses concurrents. En deuxième position venait Éric Houndété avec 50 points. En clair, le rapport, signé par tous les membres de cette Commission, dégageait Renaud Agbodjo comme candidat naturel du parti, devant ainsi Éric Houndété. De la troisième position jusqu’à la sixième, viennent des députés du parti. Quant au poste de Vice-présidence, notre source rapporte que Nathaniel Kitti, venu après les députés dans l’ordre des notations, a été choisi. Autrement dit, le ticket présidentiel dégagé par la Commission est Renaud Agbodjo et Nathaniel Kitti. Alors que le Conseil national convoqué pour entériner ce choix était prévu, il ressort des confidences que tous les députés candidats, sauf Éric Houndété, ont désisté en faveur du duo pressenti. Mécontent, Matin Libre apprend qu’Éric Houndété, accompagné de quelques proches députés, a opposé son veto. Face à cette incertitude, le consensus recherché autour de ce duo vole ainsi en éclats. Alors que certains proposent désormais un vote à main levée devant Boni Yayi lors de ce Conseil, d’autres insistent sur le consensus et tentent de raisonner Éric Houndété et ses alliés. « La question de l’auto-parrainage est suicidaire. Pour ne laisser aucune marge de manœuvre au pouvoir, qui pourrait s’en servir afin de rejeter notre dossier, nous avons jugé utile de ne pas choisir un candidat qui soit en même temps parrain. C’est d’ailleurs pourquoi tous les autres députés sur la liste ont désisté en faveur du premier candidat », renseigne la même source. Toutefois, rien n’y fait. En clair, cette désignation collégiale qui devait se faire dans une liesse populaire est devenue une véritable guerre de clans.

Des vices dans le rapport

Contacté par Matin Libre, une source proche du député Eric Houndété affirme que le rapport sur la base de laquelle on propose Me Renaud Agbodjo comporte beaucoup de vices, des questions préjudicielles qui méritent d’être évacuées. Le camp Houndété veut donc que le rapport soit purgé desdits vices avant qu’un choix ne soit opéré. Ce que refuse l’autre camp.

Ça passe ou ça casse

Nonobstant les conciliabules et la recherche de solutions idoines face à cet imbroglio, le clan Houndété ne semble pas lâcher prise. À l’instar de cette saisine par voie d’huissier, plusieurs sources confirment que le même député, qui compte coûte que coûte reprendre sa fiche de parrainage au parti, a saisi la justice. Ceci, pour réclamer ce document qu’il juge désormais être sa propriété. Plus tard, une décision de la justice ordonne au président du parti Les Démocrates de restituer au député Michel Sodjinou sa fiche de parrainage. A défaut, la Céna est invitée à délivrer une autre fiche de parrainage au député et ne pas prendre en compte celle détenue par le parti Les Démocrates.  Dans le même temps, ses autres collègues de la 16ème circonscription électorale, associés à certains de la 15e circonscription électorale, suivent le mouvement de cette fronde.

L’équation Lodjou

Toujours dans la quête de consensus, certains membres du parti ont décidé de présenter une nouvelle proposition. Celle-ci consiste à contenter Éric Houndété par sa présence indirecte dans le ticket présidentiel choisi. De là est née l’équation de Jules Lodjou. De ce fait, ce dernier serait appelé à remplacer Nathaniel Kitti afin de réajuster le duo. Très proche d’Éric Houndété, Jules Lodjou, cadre du parti, deviendrait ainsi l’œil du premier Vice-président du parti dans ce duo. Mais là aussi, rien n’a pu être décidé. Puisqu’aux dernières nouvelles, l’intéressé a décliné l’offre, préférant rester à l’écart de ce brouhaha par respect pour son mentor.

Décision finale

Après une journée épuisante et très mouvementée, le parti n’a pu trouver un accord de principe pour dégager son duo présidentiel pour la présidentielle du 12 avril prochain. Alors que le duo de la mouvance a foulé le sol de la Cena pour le dépôt de son dossier de candidature, le parti Les Démocrates continue de s’entremêler. Déjà que la date butoir pour ce dépôt est prévue pour ce 14 octobre, une décision radicale semble avoir été prise. Le parti, d’après nos sources, revient donc à son duo de départ. Ainsi, Renaud Agbodjo et Nathaniel Kitti pourraient être son ticket présidentiel pour cette joute électorale majeure, sauf revirement de dernière heure. Même sans consensus, les responsables du parti sont décidés à participer à cette élection. Ils sont annoncés à la Cena ce jour pour déposer les dossiers du duo qui ne fait donc pas l’unanimité. Quitte aux frondeurs de contester jusqu’au bout leur volonté vis-à-vis de ce schéma présenté.

J.G

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