Dans l’univers du football béninois, un nom est associé à presque toutes les souches des actes de naissance des acteurs, Bruno Arthur Didavi. Depuis ce mardi 07 Octobre 2025, le monde du ballon rond béninois en émoi et pour  cause le patriarche Bruno Arthur Didavi a passé l’arme à gauche.

Filleul du baobab Bruno Arthur Didavi, Joël  Debally, premier responsable des triples champions du Bénin, Coton FC a rendu un hommage fraternel empreint d’émotions a celui qu’il appelle affectueusement « Fofo ». Recevez l’intégralité de cet hommage de Joël  Debally à Bruno Arthur Didavi dans cette interview exclusive accordée au quotidien Matin Libre.

Hommage fraternel

Arthur Bruno DIDAVI n’était pas seulement un nom dans l’univers du sport, il était une lumière, une voix, une force tranquille qui a marqué les esprits et les cœurs. Dans sa communauté, au sein de sa famille et au sein de chaque génération et sur chaque terrain, il a incarné l’excellence, la loyauté et l’espoir.

‎Son parcours, depuis les bancs de l’université jusqu’aux plus hauts sommets du sport africain, témoigne d’une détermination sans faille, d’un engagement total, et d’une vision noble du sport, du football et de la vie.

Il a su unir, inspirer, et guider avec sagesse, toujours animé par une passion authentique et un respect profond pour ses pairs.

Sa disparition représente une perte immense pour Coton FC. Il était un acteur discret du club. Que ce soit dans le championnat national, les phases de préparation ou les grandes compétitions africaines, il savait toujours se rendre disponible. Son engagement allait bien au-delà du terrain. Il était ce grand-frère pour tous et ce repère pour ma personne. À Coton FC, son nom restera gravé dans les mémoires, et dans chaque victoire que le club remportera en son honneur.

Aujourd’hui, je salue l’homme, le mentor, le stratège, le grand-frère, dont l’héritage dépasse les frontières et les générations.

J’ai rencontré le grand-frère Bruno d’abord en tant que jeune étudiant vivant à Akpakpa et passionné du football puis, il y a quelques années quand j’ai été nommé Directeur Général de Coton Sport Bénin. Et dès les premiers échanges, j’ai senti chez lui une vision claire, une rigueur rare et une passion contagieuse. Il ne parlait pas seulement de sport, il parlait de transformation, d’impact.

Ce qui m’a toujours marqué, c’est son humilité. Malgré ses nombreuses réussites, il restait accessible, à l’écoute, toujours prêt à conseiller les plus jeunes comme moi. Il partageait tout ce qu’il savait, sans jamais chercher à dominer. Il voulait que chacun grandisse, que chacun trouve sa voie.

En tant que Grand-frère, il avait cette capacité à te faire sentir en sécurité, même dans les moments de doute. Il ne parlait pas beaucoup, mais sa présence suffisait à apaiser. Il savait écouter sans juger, et ses conseils étaient toujours empreints de sagesse. Il ne donnait pas de réponses toutes faites, mais il t’aidait à trouver les tiennes. Il a toujours cru en moi, parfois plus que moi-même. Il me poussait à rêver grand, à ne jamais me contenter du minimum. Il était ce pilier silencieux, toujours là quand on en avait besoin. Même dans la douleur, “Fofo”, comme je l’appelle affectueusement, est resté fidèle à lui-même : digne, discret, et profondément courageux. Il a affronté la maladie avec une force silencieuse, sans jamais se plaindre, sans jamais détourner le regard de ses engagements, même lorsque son corps le trahissait. Ce stoïcisme, cette capacité à rester debout face à l’adversité, est l’une des plus grandes leçons qu’il nous laisse. Il nous a montré que la grandeur ne se mesure pas seulement dans les victoires, mais aussi dans la manière dont on affronte les épreuves.

Fofo nous a quittés, mais son esprit, lui, demeure. Dans chaque terrain foulé, dans chaque jeune qu’il a inspiré, dans chaque victoire qu’il a rendue possible, il continue de vivre. Et comme le disait si justement Birago Diop : « Les morts ne sont pas morts. Ceux qui sont morts ne sont jamais partis. Ils sont dans l’ombre qui s’éclaire. Et dans l’ombre qui s’épaissit… »

Fofo est là, dans nos mémoires, dans nos cœurs, dans nos engagements. Il est cette lumière qui ne s’éteindra jamais.

Jeraud LANGANFIN GLELE

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