S’il y a un avantage à la réforme du système partisan, c’est qu’elle réduit sensiblement le nombre de candidatures à la Présidentielle. Aujourd’hui, c’est connu qu’on peut avoir l’envie d’être candidat à la Présidentielle, on peut même se déclarer candidat.
Mais au finish, ce n’est pas tous ceux qui manifestent l’envie qui arrivent à déposer un dossier de candidature, et ce n’est pas tous ceux qui ont déposé un dossier de candidature qui sont effectivement en lice. Il faudra passer le filtre du parrainage. En 2021, seulement trois duos étaient retenus par la Céna. Le principal parti d’opposition, Les Démocrates, n’a pu maintenir son duo en course, faute de parrainage. 2026, l’obstacle de parrainage est levé pour ce parti. A l’heure actuelle, on peut donc dire que trois duos seront en lice à savoir le duo candidat de la Majorité présidentielle représentée par Wadagni-Talata, le duo du parti Fcbe que conduit Paul Hounkpè et le duo qui sera désigné par le parti Les Démocrates. Mais attention. Au parti Les Démocrates, 34 dossiers ont été enregistrés. On cite des noms comme Daniel Edah, Éric Houndété, Nouroudine Saka Saley, Nathanaël Kitti, Nourénou Atchadé, Elvis Abou, Éric Adja, Me Renaud Agbodjo, Moïse Kérékou, Kamel Ouassagari, Naomi Azaria, Bio Sawé, Ganiou Soglo, Guy Mitokpè, Valentin Agon, etc. Beaucoup d’appelés mais au finish il y aura un seul élu. Dès lors, quel sera le comportement des 33 candidats qui seront recalés ? Il n’aura-t-il pas quelqu’un qui va s’engager quand même ?
Quand on sait que, même en octroyant le parrainage au duo Fcbe, la Majorité présidentielle dispose encore de suffisamment d’élus pour parrainer encore au moins deux autres duos, à part Wadagni-Talata, Paul Hounkpè et son colistier, le risque est grand que la Majorité pique dans le lot des déçus du parti Les Démocrates un candidat à qui elle peut offrir le parrainage, juste pour fragiliser l’Opposition. Si un tel schéma est possible, cela suppose que dans la pléthore de candidats à la candidature enregistrée par le parti d’Opposition, il peut avoir un cheval de Troie, c’est-à-dire quelqu’un qui s’est infiltré dans le lot juste pour tenter de détruire le parti de l’intérieur. En 2021, à tort ou à raison, la candidature du duo Corentin Kouhoué-Iréné Agossa a été perçue comme un cheval de Troie. Les mêmes causes pourraient produire les mêmes effets. On aurait, dans le cas échant, en plus des trois duos probables, un autre duo surprise dans le camp des candidats recalés au parti Les Démocrates, mais qui en réalité ne serait que le cheval de Troie de la Majorité présidentielle, déjà préparé pour la cause.
M.M
