Home Bénin Bénin/Destruction des plaques d’immatriculation non retirées: Une conséquence du laxisme initial ?

Bénin/Destruction des plaques d’immatriculation non retirées: Une conséquence du laxisme initial ?

0

Au Bénin, l’Agence nationale des transports terrestres (Anatt) a récemment annoncé une mesure radicale : la destruction de plaques d’immatriculation de motos qui n’ont pas été retirées par leurs propriétaires. Cette décision, qui vise à désengorger les stocks et à mettre de l’ordre dans le système d’immatriculation, soulève une question fondamentale : aurait-on pu éviter d’en arriver là ?

En réalité, il suffit de se rappeler l’opération de répression du port de casque pour comprendre l’impact de la fermeté de la Police Républicaine. Il y a quelques années, la route était dominée par les conducteurs et passagers de motos sans protection. Malgré l’existence d’une loi, la mesure n’était pas respectée. Puis, une campagne de répression a été lancée. Face à la constance de la Police Républicaine, les amendes et les saisies d’engins ont rapidement fait leur effet. Le port du casque est aujourd’hui une norme largement respectée, car les usagers ont compris que l’infraction ne serait pas tolérée. La fermeté de la répression a conduit à un changement de comportement durable.

L’immatriculation : une approche différente

Malheureusement, la même rigueur n’a pas été appliquée au problème des motos non immatriculées. Pendant des années, la circulation de ces engins sans plaque a été monnaie courante, sans que la répression soit aussi systématique ou visible que celle du port de casque. Les motocyclistes ont pris l’habitude de circuler librement, même avec des motos dont la plaque était prête à être retirée. Cette situation a créé une accumulation massive de plaques d’immatriculation non réclamées dans les locaux de l’Anatt. Les conducteurs n’ont ressenti aucune urgence à se mettre en règle, car le risque d’être sanctionné était perçu comme faible. Il a fallu une annonce de l’Anatt elle-même, avec la menace de destruction des plaques, pour que certains propriétaires ne se précipitent enfin pour les récupérer.

L’annonce cette fois-ci encore de l’Anatt de détruire les plaques qui ne seront pas retirées au plus tard le 15 octobre est le symptôme d’un problème plus profond : l’absence de répression effective en amont. Si la Police Républicaine avait été aussi ferme dans la traque des motos sans plaque que dans celle des casques non portés, il y a fort à parier que la situation n’aurait jamais atteint ce point critique. Les usagers auraient été contraints de respecter la loi et de récupérer leurs plaques dès que possible, car le non-respect de l’obligation aurait eu un coût immédiat. La destruction des plaques n’est pas une solution de fond. C’est une mesure de dernier recours qui intervient parce que le système a échoué à se réguler de lui-même. Pour l’avenir, la leçon est claire : pour qu’une règle soit respectée, elle doit être appliquée avec constance et sans compromis. L’Anatt ne devrait pas avoir à détruire des plaques. C’est le rôle de la Police Républicaine de faire en sorte que les motos sur la route soient en règle, de la même manière qu’elle a réussi à le faire pour le port du casque.

Fifonsi Cyrience KOUGNANDE

NO COMMENTS

LEAVE A REPLY

Please enter your comment!
Please enter your name here

Quitter la version mobile