« Fini ! Fini ! Fini ! ». Non, ce n’est pas le refrain d’un vieux tube de l’orchestre Poly-Rythmo. C’est la proclamation martiale du chef de l’État, le 20 décembre 2024, en clôture de son discours sur l’état de la Nation. Fin de l’impunité, jurait-il. Et visiblement, certains ont pris la chose très au sérieux.
À la suite de cette envolée républicaine, voici que le Comité National des Rites Vodoun (CNRV) s’érige lui aussi en bras armé de la régulation morale et spirituelle. Désormais, finies les blagues, les caricatures faciles ou les propos irrévérencieux : gare aux imposteurs, aux sceptiques et aux amateurs de sarcasmes mal placés !
Le président du CNRV, fils de Bokonon et Bokonon lui-même, s’est autoproclamé gardien des frontières entre le sacré et le profane. Ses menaces sont doubles. Invisibles pour les uns (les fameuses représailles « traditionnelles » que nul ne veut tester), bien visibles pour les autres (celles, judiciaires, qu’on sert au tribunal comme des convocations bien chaudes).
Bref, l’heure est à la « tolérance zéro »… version vodoun.
Avis donc aux futurs humoristes en mal d’inspiration : mieux vaut se rabattre sur la météo ou les embouteillages de Cotonou. Là au moins, les représailles restent… terrestres et visibles.
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