Du 26 au 28 août 2025, se tient à Cotonou la 13e Rencontre de Solution Think Tank. Au cœur des échanges, les pratiques démocratiques en Afrique de l’ouest, plus de 30 ans après. Y prennent part, les experts venus de plusieurs pays.
« Plus de trois décennies de pratiques démocratiques en Afrique de l’Ouest : Quel bilan ? ». C’est au tour de ce thème que se tiennent, les 26, 27 et 28 août 2025 à Cotonou, les travaux de la 13e Rencontre de Solution Think Tank (STT). Pendant trois jours, les experts de STT vont mener des discussions sur l’historique de l’évolution de la démocratie en Afrique de l’Ouest. Plusieurs communications et travaux de groupe aboutiront sur des perspectives et recommandations pour une meilleure implémentation de la démocratie en Afrique de l’Ouest.
Dans son mot de bienvenue, le Directeur du Capes, Dr Victor Sanou, a laissé entendre que le thème de cette rencontre est hautement d’actualité et interpellateur pour les intellectuels et chercheurs. Il mérite, à ses dires, d’être déblayé afin que les questions essentielles puissent être abordées par les différentes structures.
Intervenant par visioconférence, la Représentante résidente de Konrad Adenauer Stiftung, Dr Stefanie Brinkel, a souligné que l’Afrique de l’Ouest est confrontée à plusieurs défis liés à la gestion du pouvoir et à la gouvernance démocratique depuis la vague de démocratisation des années 1990. Aussi, est-il important, à ses dires, d’analyser la vitalité démocratique de la région afin de dégager des perspectives. L’objectif de Solution Think Tank, réseau né en novembre 2018 en Côte d’Ivoire, à entendre Dr Stefanie Brinkel, c’est de mutualiser les efforts de toutes les organisations qui la composent en vue d’apporter leur contribution dans la mise en œuvre des politiques publiques, par des réflexions, des analyses et surtout la production des politiques d’État à l’endroit des dirigeants de la sous-région. Les réseaux veulent ainsi, par ces actions, contribuer à la marche des États de l’Afrique de l’Ouest vers le développement, a-t-elle souligné, avant de remercier les organisations qui composent STT à savoir : pour la Côte d’Ivoire, le Centre Ivoirien de Recherche Economique et Sociale (CIRES), le Centre de Recherche Politique d’Abidjan (CRPA), le Centre de Réflexion Stratégique d’Abidjan (CRSA) et le Programme régional Dialogue Politique en Afrique de l’Ouest de la Konrad-Adenauer-Stiftung (PDWA) ; pour le Bénin, Social Watch Bénin ; pour le Sénégal, West African Think Tank (WATHI) ; pour le Togo, le Center for Research and Opinion Polls (CROP) et le Centre Autonome d’Etudes et de Renforcement des capacités pour le Développement au Togo (CADERDT) ; pour le Burkina Faso, le Centre d’Analyse des Politiques Economiques et Sociales (CAPES) du Burkina Faso, pour la Guinée, Stat View International (SVI) et l’Initiative pour la Prospection Economique et le Développement (IPED) et Chatham House du Royaume-Uni. « Je voudrais profiter de l’occasion pour vous féliciter pour les efforts déjà consentis, mais aussi vous encourager dans la dynamique que nous nous sommes donnés, celle de contribuer positivement à la bonne mise en œuvre des politiques publiques par la qualité de nos solutions et de nos réflexions. Nous ne devons donc pas baisser les bras, nous n’en avons pas le droit. J’ai bon espoir que Solution Think Tank apportera une contribution positive dans la recherche des solutions pour un développement harmonieux des états ouest-africains » a-t-elle souhaité.
Pour la représentante de l’Ambassade d’Allemagne, Miriam Danne, la tenue de cette 13e réunion est la preuve de la solidité de Solution Think Tank mais aussi de la fiabilité de ses partenaires, en premier lieu Konrad Adenauer Stiftung. Elle prendra l’exemple du Bénin pour illustrer le rôle que jouent les Think Tank indépendants dans l’évaluation des évolutions démocratiques. « Au Bénin, nous vivons actuellement une période passionnante en matière de processus démocratique. L’année électorale commence en janvier avec les élections municipales et législatives, suivies des élections présidentielles en avril et mai. Les élections s’accompagnent des modifications législatives dans le domaine du droit électoral. Les acteurs politiques et les partis doivent s’adapter à ces nouvelles règles. Dans le même temps, le Bénin a procédé à d’importantes modifications législatives pour les ONG et les fondations dans cette année » a-t-elle souligné. Dès lors, des questions du genre : tous les partis politiques peuvent-ils encore, avec les mêmes chances, se présenter aux élections ? Les ONG peuvent-elles encore critiquer et dénoncer les dysfonctionnements du point de vue de la société civile ? méritent, à ses dires, l’attention des experts, ceci dans le cadre de l’amitié étroite entre le Bénin et l’Allemagne.
Bertrand HOUANHO
