Quatre recueils de nouvelles, deux recueils de poèmes, et cinq romans, dont Coup d’État au Gabon, Une taupe à l’Élysée et La vengeance d’Aïcha Kadhafi. Ce sont ces publications qui ont assuré la notoriété de Mouftaou Badarou. Son dernier roman La vengeance de Poutine sort en septembre aux éditions Luminä à Paris. Portrait d’un écrivain qui se considère lui-même comme « un forçat de l’écriture ».

Quarante ans que Mouftaou Badarou s’est pris de passion pour l’écriture ! Son premier récit « La fièvre porto-novienne », écrit en 1985 (mais non publié), fustigeait le m’as-tu-vu des jeunes de sa ville natale, Porto-Novo. Plus tard, il était alors en 2e année de l’École nationale d’administration, la lecture de deux livres bouleverse à jamais sa vie. Il s’agit d’Harmonies poétiques et religieuses de Lamartine et de Poésies complètes de Nelligan, Mouftaou Badarou écrit alors ses premiers poèmes qu’il fait lire à ses collègues de l’ENA. Il persévère jusqu’à gagner le titre de meilleur poète africain avec son recueil de poèmes Prière d’un sidéen à son réveil. C’est lors du concours littéraire Tchicaya U Thamsi dont le jury composé notamment de Calixte Beyala et de Cheikh Amidou Khane s’est réuni à Libreville en décembre 1996.

L’année 1990 a auparavant été capitale dans la vie de cet auteur fécond. Avec le prix de la meilleure nouvelle décernée par la radio Africa N°1 au concours littéraire « Afrique 30 ans d’indépendance ». Champion du Bénin de scrabble en 1992, Mouftaou Badarou écrit un nouveau chapitre de sa vie littéraire en 2014, avec la parution de son roman Panique à Cotonou qui ouvre la série Jimmy Boris. Si l’auteur a exploité le filon de son vécu à travers ses recueils de poèmes et de nouvelles, il en est autrement de ses cinq romans parus à ce jour, et qui touchent à l’espionnage et aux machinations politiques. Des romans dont la lecture procure des poussées d’adrénaline fulgurantes, avec des chutes toutes aussi vertigineuses à la fin.

Le succès de Mouftaou Badarou est également lié à la rareté de romanciers d’espionnage purs en Afrique, s’inscrivant dans la durée avec un héros récurrent. L’auteur, qui rature inlassablement ses phrases jusqu’à en retenir la plus concise, procède à une description si minutieuse des scènes de ses romans que le lecteur se retrouve au milieu des actions ! Par exemple dans les pages 13 à 15 de La vengeance de Poutine, comment ne pas éprouver l’effroi du conseiller élyséen abattu sur le boulevard Pereire à Paris par un tueur à gages ? « Il sentit son cœur battre comme s’il était accroché à ses oreilles. » Voilà l’art de Mouftaou Badarou : les créations d’expressions et les accouplements de mots saisissants.

 La vengeance de Poutine, ed. Luminä, Paris, septembre 2025

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