Sous nos cieux, le marché clandestin de détention, de commercialisation et de consommation de chanvre indien semble connaître un essor préoccupant. Et ce, en dépit de l’interdiction formelle par la loi, de la détention et de la commercialisation de cette substance.
En effet, force est de constater que cette drogue circule avec une aisance troublante, donnant l’impression que les frontières béninoises sont particulièrement perméables. Ainsi, à Malanville, à la suite du démantèlement de trois ghettos, vendredi 8 août 2025, les forces de l’ordre ont découvert en possession de plusieurs individus cent vingt (120) boulettes de chanvre indien, un (01) dispositif destiné à broyer la drogue ainsi que des emballages utilisés pour son conditionnement. Le poids total de la drogue saisie dans ces ghettos s’élève, selon les informations de la Police Républicaine, à trois mille huit cent quatre-vingt-cinq (3 885) grammes.
Le lendemain, samedi 9 août 2025, au niveau des embarcadères du fleuve Niger, deux individus tentant de traverser le fleuve ont été interpellés avec un (01) kilogramme de chanvre indien. À Pahou, plusieurs personnes ont été appréhendées alors qu’elles dissimulaient cinq plaquettes de chanvre indien, soigneusement emballées avec du ruban adhésif, dans un champ de maïs. Un plateau contenant des boulettes prêtes à la vente, conditionnées dans de petits sachets, a également été saisi.
Dans le département de l’Atlantique, lundi 4 août 2025, deux individus ont été arrêtés avec des centaines de boulettes en leur possession. À Cotonou, une fabricante de boissons à base de chanvre indien a également été interpellée. La perquisition menée à son domicile a permis la découverte d’une importante quantité de drogue. Mardi 12 août 2025, la Police a interpellé un motocycliste en possession d’une quantité importante de chanvre indien. L’ouverture du sac a révélé la présence de quarante colis soigneusement emballés dans des sachets jaunes, contenant du chanvre indien.
Plus tôt, en juillet 2025, à Sèmèrè, la Police avait mis la main sur une cargaison de chanvre indien transportée par un minibus en provenance d’un pays voisin, pour un poids total de 1 240 kilogrammes. Et la liste ne s’arrête pas là. Face à ce véritable déferlement, il convient certes de saluer les multiples opérations de la Police Républicaine visant à endiguer ce fléau, mais aussi de s’interroger : d’où provient exactement cette substance ? Si elle entre au Bénin par les pays voisins, que deviennent alors les contrôles aux frontières ? Les réseaux de trafiquants ont visiblement eu le temps d’envahir l’espace. La prolifération du chanvre indien sur le territoire béninois interpelle et soulève des questions urgentes.
Fifonsi Cyrience KOUGNANDE