(« Les francophones sont très productifs en entreprise et se donnent à fond quitte à gagner, une modique somme toute leur vie sans jamais prendre des risques pour gagner gros »)
La mondialisation, en même temps qu’elle multiplie les chances des citoyens du monde de se faire une place sur le marché du travail dans le monde entier, offre des avantages et inconvénients à travers plusieurs facteurs notamment les langues. Aujourd’hui, environ 1,5 milliard de personnes parlent la langue anglaise dans le monde que ce soit comme langue maternelle ou comme langue seconde. De même, environ 321 millions de personnes parlent français dans le monde. Ce qui fait de cette dernière la 5ème langue la plus parlée après le mandarin, l’anglais, l’espagnol et l’arabe.
La langue anglaise est sans nul doute la langue du travail sur le plan mondial. Ainsi donc les travailleurs sont contraints de se former à l’anglais afin d’accéder à des emplois en dehors des espaces francophones. Pis, les étudiants sont contraints de prouver leur aptitude à parler couramment et comprendre la langue de Shakespeare avant de postuler à des bourses d’études en dehors des espaces francophones. Ce sont ainsi quelques-uns des faits qui ont motivé la Rédaction du journal ‘’L’investisseur’’ à s’intéresser aux similitudes, différences, forces et faiblesses à travers une étude comparative du français et de l’anglais. Pour ce faire, nous nous sommes rapprochés du coach d’anglais certifié, interprète de conférence et directeur du cabinet MLI-Benin, Géovani de Souza. MLI-Bénin est un cabinet de langues spécialisé dans l’apprentissage de langues étrangères tout comme locales, la traduction de documents de tous genres, l’interprétation de conférence et bien d’autres services connexes.
Lire ci-dessous l’intégralité de l’interview à nous accordée par le coach d’anglais certifié Géovani de Souza.
L’investisseur : Quelle comparaison peut-on faire entre le français et l’anglais sur les plans de la grammaire, du vocabulaire et de la prononciation ?
Géovani de Souza : L’anglais est grammaticalement moins riche que le français certainement parce que les français sont ‘’plus bavards’’. Je le dis sur un ton humoristique. C’est pareil en ce qui concerne le vocabulaire. Pour ce qui est de la prononciation, l’anglais requiert une forte intonation à telle enseigne que les locuteurs sont obligés de bien tourner la langue (virelangue) afin de ne pas enfreindre les règles de phonétiques. Il est bien plus facile pour un francophone d’apprendre l’anglais que pour un anglophone d’apprendre le français. C’est d’ailleurs comme cela qu’on encourage les apprenants de la langue anglaise.
Entre maîtriser le français avant d’apprendre l’anglais et le contraire, quelle méthode conseillez-vous ? Pourquoi ?
Il n’y a pas de procédure idéale. On naît soit francophone ou anglophone puis on apprend la seconde langue. On ne choisit pas sa nationalité. Mais pour ceux qui ne sont ni francophones ni anglophones, je recommanderais de commencer par le plus dur, le français, s’ils arrivent déjà à lire et comprendre cette interview.
Quelle comparaison pouvez-vous faire entre la culture française et celle anglaise ?
Les cultures française et anglaise sont opposées à travers la civilisation britannique et la mode française qui ont su impacter et façonner le monde tel qu’il estz aujourd’hui. J’en aurais certainement dit plus si j’étais historien.
Quelles comparaisons peut-on faire entre l’anglais de l’Angleterre et celui des Etats-Unis ?
Les différences entre l’anglais américain et celui britannique sont nombreuses et touchent le vocabulaire, la grammaire, l’orthographe et la prononciation. En gros, l’anglais américain a tendance à simplifier certaines orthographes et à utiliser un vocabulaire plus courant, tandis que l’anglais britannique conserve des formes plus traditionnelles et peut avoir des mots et expressions uniques.
Quelles comparaisons peut-on faire entre les mentalités anglophones et francophones dans les situations suivantes : à la recherche du travail, en tant que travailleur, en tant qu’employeur ?
Les anglophones sont des personnes qui aiment l’action. Les chômeurs anglophones ne se focalisent pas sur leur situation et cherchent à acquérir des compétences clés qu’ils peuvent monétiser sur le champ. Les francophones ont cette mentalité et complexe de certification ou diplôme. Ils comptent sur le diplôme pour se faire de l’argent alors certaines institutions ont normalisé les diplômes, d’autres les ont rendu obligatoires. Les francophones sont très productifs en entreprise et se donnent à fond quitte à gagner une somme modique toute leur vie sans jamais prendre des risques pour gagner gros.
Quelles comparaisons peut-on faire entre les perspectives d’emplois pour un béninois bilingue et un autre qui ne comprend que le français ?
Il n’est d’aucun doute que le francophone bilingue a plus de chances de s’en sortir. En fait on définit souvent le succès comme la rencontre entre l’opportunité et la préparation. C’est-à-dire que ceux qui n’arrivent pas à améliorer leur anglais avant qu’une opportunité leur frappe à la porte seront pris au dépourvu. J’en ai plusieurs de clients qui m’ont mis une folle pression pour pouvoirzm maîtriser l’anglais en 2 voire 3 semaines parce qu’ils auraient un entretien d’embauche en vue. Alors généralement je taxe bien ce genre de clients pour leur enseigner la leçon d’être toujours préparés à décrocher des opportunités. Chemin faisant, il est nécessaire de choisir un bon coach ou centre de langue.
Des parents inscrivent leurs enfants dans des écoles bilingues sans parler anglais avec eux à la maison. Qu’en pensez-vous ?
Un parent bilingue est une bénédiction pour tout enfant. Ceci étant dit, je suis plus qu’une bénédiction pour mes enfants. À défaut d’avoir un parent bilingue, on peut faire des écoles de langue mais cela ne garantit pas qu’on pourra maîtriser la langue. Il faudra trouver un environnement propice où la langue est pratiquée 24h/24 et 7jrs/7 (bain linguistique dans un pays anglophone) ou à défaut de cela, s’inscrire dans des clubs d’anglais, en plus des cours ordinaires qu’on suit. C’est ce qu’on recommande à tous nos apprenants. Avec 3 clubs d’anglais et une panoplie d’amis anglophones, l’apprenant peut atteindre environ 5 heures de pratique quotidienne à travers discussions, whatsapp et séances de pratique. Une langue se pratique et se vit au jour le jour sinon elle meurt à petit feu.
Avez-vous une, préoccupation particulière à aborder ?
Préoccupation ? Non, plutôt une recommandation. Avant de se lancer dans une aventure d’apprentissage de langue, il faut s’assurer de se fixer un objectif professionnel digne du nom. Par exemple, je veux apprendre l’anglais car je voudrais travailler à la BCEAO / l’ONU, l’ambassade des États,.-Unis. Ou encore je veux apprendre l’anglais parce que je voudrais décrocher une opportunité d’emploi au Canada ou encore une bourse d’études en Chine.
Teddy G.