Home Bénin Souveraineté du pouvoir politique en Afrique: Entre unité africaine et impuissance...

Souveraineté du pouvoir politique en Afrique: Entre unité africaine et impuissance des dirigeants africains, l’Iajp suscite le débat

0

Le Centre de recherche et de formation « Le chant d’oiseau » à Cotonou, a abrité jeudi 10 juillet 2025, une conférence sur le thème : Souveraineté du pouvoir politique en Afrique : Entre unité africaine et impuissance des dirigeants africains?. Le Professeur Nassirou Bako-Arifari était l’invité de l’Institut des artisans de la justice et de la paix (Iajp).

Dans un contexte où il a fallu aller à Washington pour régler un problème entre deux États africains ; dans un contexte où les pays de l’AES ont constitué une association étatique et politique ; où nous avons besoin de nous mettre ensemble, de nous parler, et qu’il y a des voies divergentes, des chemins divers ; dans un contexte où devant les grands enjeux, il y a des divisions et que les priorités sont différentes,  l’Institut des artisans de la justice et de la paix est préoccupé. Et, c’est tout le but de la thématique objet de débat jeudi dernier dans le cadre de l’initiative « Les débats du jeudi » de l’Iajp.

Une initiative qui, aux dires du Directeur de l’Iajp, Père Arnaud Éric Aguénounon, se veut un lieu d’échange, d’enrichissement dans la culture, culture de l’État, culture démocratique et culture sociétale. A l’entendre, en décidant de se pencher sur la souveraineté du pouvoir politique en Afrique, l’unité africaine et l’impuissance des dirigeants africains, c’est parce qu’il est important que nous puissions nous asseoir et discuter de ces questions au détour d’un débat constructif, scientifique et majeur. « Et c’est important aujourd’hui d’écouter des acteurs de différentes sensibilités, de différentes cultures et de différentes expériences… pour qu’à partir de ce temps de réflexion, nous puissions repartir vers nos différents chemins professionnels, sociaux, spirituels avec de nouveaux ingrédients. Et surtout avec beaucoup de motifs d’espérance », a-t-il souligné.

De la thématique

C’est d’entrée, en sa qualité d’ancien ministre des Affaires étrangères et de la Coopération du Bénin que le Professeur Nassirou Bako-Arifari prenant appui sur ses expériences, va aborder la thématique. Afin de comprendre les fondements, les manifestations, les interrelations entre les trois sous-thèmes du débat et les implications à la fois en termes de conception ou de réalité de la souveraineté elle-même, il va explorer plusieurs angles. Mais en résumé, pour le Professeur, l’unité africaine est une quête, un idéal, un processus qu’on n’arrive pas encore à réaliser en raison de l’impuissance des dirigeants africains qui affectent à la fois la souveraineté de leurs États et va avoir des conséquences sur l’unité africaine.  « On peut aussi se demander, au lieu seulement d’impuissance, quittant à dédouaner les dirigeants africains, s’il n’y a pas aussi une dimension d’auto-incapacitation des dirigeants africains par eux-mêmes pour des raisons politiques, à vouloir accélérer la réalisation de l’unité, y compris en acceptant volontairement de renoncer à certains de leurs attributs de souveraineté…», signifie-t-il. Partant de la définition de la souveraineté, il conclut qu’on peut affirmer que la souveraineté dans le contexte africain contemporain apparaît comme une affirmation normative ou une donnée politico-juridique revendiquée plutôt qu’une réalité prédominante. « Elle reste et demeure une quête permanente et non une réalité en soi car elle est soumise à de multiples et persistantes contraintes qui peuvent parfois conduire à sa neutralisation et même à sa banalisation…», fait savoir l’ancien Ministre des Affaires étrangères et de la Coopération du Bénin.

Pour lui, l’appropriation du rêve panafricaniste et la quête de la réalisation du projet d’unité africaine restent toujours mobilisatrices d’énergie et de conviction; c’est un combat permanent. Elles entretiennent une utopie fonctionnelle qui produit des effets tout de même, malgré l’indifférence relative des dirigeants africains et la sous-estimation de leur souveraineté. C’est alors, pense-t-il,  qu’il faut se satisfaire tout au moins de leur existence, quitte à travailler pour leur amélioration. Arrêtons, appelle-t-il, de nous auto-flageller mais travaillons ensemble pour trouver les voies et  moyens pour avancer.

Fifonsi Cyrience KOUGNANDE

NO COMMENTS

LEAVE A REPLY

Please enter your comment!
Please enter your name here

Quitter la version mobile