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Fonction publique Des agents de la DGI en souffrance de reclassement (Le chef de l’Etat appelé à décanter la situation)

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Ils sont des agents de l’Etat en poste à la Direction générale des Impôts (DGI), sous tutelle du Ministère de l’Économie et des Finances (MEF). Voulant faire progresser leur carrière, ils se sont formés à leur frais. Mais cet acte, qui devrait être encouragé dans l’administration, se heurte à un blocage de carrière, faut de reclassement. Las d’attendre que la situation se normalise, les agents concernés appellent le chef de l’Etat à s’impliquer dans le dossier.

Pour histoire, en 2010-2011, bien avant l’élaboration du premier plan de formation du MEF (2012-2014), la DGI avait obtenu l’accord de sa tutelle pour permettre à 26 agents de suivre une formation, dans une démarche proactive et responsable. Ces derniers avaient fait le choix de se former par eux-mêmes, convaincus que le renforcement de leurs compétences ne pouvait qu’être bénéfique à l’administration publique. Mais à l’élaboration du plan de formation officiel, ces agents, pourtant les plus visionnaires, ont été tout simplement ignorés. Malgré les multiples démarches engagées pour régulariser leur situation administrative par la délivrance des arrêtés de mise et de retour de stage, aucune suite concrète n’a été donnée.

Des courriers sans effet, le MTFP, l’obstacle

En septembre 2014, une première lettre (N°077-C/MEFPD/DC/SGM/DRH/SP du 02/09/2014) avait été adressée au Ministère du travail et de la fonction publique pour corriger cette injustice sans succès. En 2016, fraîchement nommé, le ministre de l’Économie et des Finances, Romuald WADAGNI, a réactivé le dossier par un courrier officiel (N°2120-C/MEF/DC/SGM/DAF/DGI/DGR en date du 17 juin 2016), sollicitant l’intervention de son homologue en charge de la fonction publique. Là encore, silence radio. Les années passent, l’inaction demeure. Et pourtant, les agents concernés sont pour la plupart à des postes de responsabilité et occupe des fonctions auxquelles les a destinés leur nouvelle qualification sans jamais pourvoir en obtenir reclassement pour jouir au besoin du traitement salarial que cela induit.

Deux poids, deux mesures

Sur plus d’une vingtaine d’agents concernés, seuls huit ont pu bénéficier des arrêtés indispensables à la prise en compte de leur formation dans leur carrière. Les autres, pourtant engagés dans la même démarche, continuent de subir un préjudice manifeste.

Pourquoi donc une telle disparité de traitement ? Sur quels critères objectifs certains ont-ils été rétablis dans leurs droits, pendant que d’autres sont laissés pour compte ? Cette gestion inégalitaire, contraire aux principes d’équité et de transparence, mine profondément la motivation des fonctionnaires et l’image de l’administration publique. À moins que le reclassement des 08 n’aient pas pris en compte la formation qu’on condamne parce que n’appartenant pas à un plan.

Un signal négatif envoyé aux fonctionnaires ambitieux

En refusant de reconnaître les efforts de ces agents, l’État donne l’impression de décourager l’initiative individuelle et l’excellence.  Ça a tout l’air, en tout cas au vu de la lettre circulaire n°850/MTFP/DC/SGM/DGRCE/DFCAE/SFD/SA du 22 Avril 2009 par laquelle le Ministère du travail et de la fonction publique (MTFP) pour justifier le rejet de la demande de reclassement des agents concernés, leur a opposé  » la non appartenance à un plan de formation ».  Par contre, les compétences qu’ils sont allés acquérir sont utiles à l’administration qui les emploie à divers postes de responsabilités, et s’oppose cependant à les reclasser dans ces catégories. Ces agents mériteraient plutôt d’être félicités, voire décorés, pour avoir anticipé les besoins de modernisation et de performance de l’administration publique. Certains d’entre eux ont été rétablis dans leurs droits. Pourquoi ne pas en faire autant pour les autres ? Le droit doit être le même pour tous.

Un dossier à vider, pour la justice et la cohérence

Le Président Patrice Talon, dont l’attachement à l’excellence et à la bonne gouvernance est reconnu, ne saurait tolérer qu’une telle injustice perdure. Le Chef de l’État, qui sait « rendre à César ce qui est à César », est appelé à intervenir pour clore définitivement ce contentieux. La responsabilité du Ministère du travail et de la fonction publique, actuellement dirigé par Adidjatou Mathys, est engagée. Il est temps que ce ministère sorte de son mutisme et agisse en synergie avec le Ministère de l’Économie et des Finances pour réparer cette injustice. Il est impératif que les arrêtés de mise et de retour de stage soient délivrés sans délai aux agents lésés. Il y va de la crédibilité de l’administration, mais surtout du respect dû à ceux qui, par patriotisme et ambition, ont décidé de mieux se former pour mieux servir le Bénin. Ce combat est celui de la justice, de l’équité et du mérite. Il mérite d’être porté, entendu, et enfin… gagné.

 

Affaire à suivre…

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