Est-ce la fin des persécutions contre le parti d’Opposition Les Démocrates ? On est tenté d’y croire, étant donné les dernières informations émanant du parti lui-même. En effet, les 21- 22 et les 28 – 29 juin 2025, le Parti Les Démocrates a parcouru les 13 arrondissements de Cotonou. Une tournée longtemps réclamée par les militants et qui a permis aux responsables et élus du parti de prendre langue avec les populations à la base, leur expliquer leurs actions et prises de position sur les sujets brûlants de l’actualité. De telles activités, qui entrent dans le cadre de l’animation de la vie politique, prérogative des partis politiques, n’avaient pas pu prospérer, il y a quelques mois en arrière pour le compte du parti d’Opposition.
A Cotonou, Abomey-Calavi, Parakou, Ouaké et ailleurs, du sud au nord, plusieurs activités du parti d’Opposition avaient été empêchées, même des activités devant se tenir dans des domiciles privés. De façon presque systématique, soit par le fait du maire ou du préfet de telle ou telle localité, la police était mise aux trousses du parti Les Démocrates, à chaque fois qu’il s’agissait de réunir les militants à la base. Le défaut d’autorisation était le motif brandi pour empêcher les rencontres entre les élus de l’Opposition et leurs militants, dispersés parfois à coup de matraque, appareils portables, et de communications saisis par endroits. Alors que dans le même temps, les partis de la Mouvance présidentielle pouvaient tenir sans anicroche des activités politiques, cela sonnait comme du deux poids, deux mesures, si ce n’est à la limite une entorse à la liberté d’expression. La chose a même fait objet de plainte en haut lieu, plainte portée en personne par le président Boni Yayi dans les oreilles de Patrice Talon, lors d’une rencontre à la Présidence de la République. Patrice Talon s’était alors étonné du fait, avouant ne pas en être informé. Il avait promis donner des consignes pour que les maires et préfets lâchent la grappe au parti d’Opposition dans l’exercice de l’une de ses prérogatives, l’animation de la vie politique. Seulement, après cette rencontre, les choses sont allées de mal en pire pour le parti. Tellement de meetings ont encore été empêchés. Las de crier son ras-le-bol, à un moment donné, on a senti que le parti de Boni Yayi s’est résigné. Fort heureusement, la bonne nouvelle. Ces derniers jours, le parti a annoncé avoir eu des rencontres avec ses militants de Cotonou, sans que la police n’ait été envoyée pour les en empêcher. On peut donc espérer qu’enfin la raison ait pris le dessus et que le plus grand parti d’Opposition au régime Talon peut enfin tenir ses meetings dans un Bénin, autrefois envié dans la sous-région pour son modèle démocratique.
M.M