L’intrépide Elokou Alabi a brillamment soutenu sa thèse de doctorat devant un jury international, décrochant la mention Très Honorable avec félicitations. Ses travaux, salués pour leur rigueur scientifique et leur portée appliquée, s’attaquent à un enjeu majeur de santé publique : la bilharziose, ou schistosomiase.

Intitulée « Génétique des populations des principaux bulins du Bénin et leur rôle dans la dynamique de la transmission de la bilharziose par les schistosomes », la recherche de Elokou Alabi apporte une contribution inédite à la compréhension de la chaîne de transmission de cette parasitose qui affecte des millions de personnes à travers l’Afrique.

En effet, les Bulinus, petits mollusques d’eau douce, jouent le rôle d’hôtes intermédiaires indispensables au développement des schistosomes. Pourtant, leur diversité génétique, facteur clé dans la dynamique de transmission de la maladie, demeurait jusqu’alors largement méconnue au Bénin. En combinant des approches moléculaires sophistiquées, analyses de gènes mitochondriaux (COX1), nucléaires (SSU) et techniques de PCR-RFLP, Elokou Alabi met en lumière une structure génétique complexe au sein des populations de Bulinus. Ces variations, selon les zones géographiques, influenceraient la compétence des mollusques à héberger et transmettre les parasites.

Au-delà de l’avancée académique, ces résultats posent les bases d’une riposte sanitaire plus fine. En identifiant les lignées de bulins les plus efficaces pour la transmission des schistosomes, les autorités sanitaires pourraient orienter les efforts de contrôle vers les zones les plus à risque. Une stratégie qui gagne en pertinence face aux limites actuelles des traitements antiparasitaires et à la menace d’émergence de souches résistantes.

Le jury, présidé par le Pr Nicodème Chabi (UAC), et composé du Pr Aly SA Vadogo (Burkina Faso), du Pr Nafan Diarrassouba (Côte d’Ivoire), ainsi que des co-directeurs Michel Sezonlin et Lamine Baba-Moussa, a unanimement salué la pertinence, la méthodologie et l’impact potentiel du travail. A travers cette soutenance, Elokou Alabi démontre comment la recherche fondamentale peut offrir des leviers concrets pour la lutte contre les maladies tropicales négligées. En plaçant un organisme souvent ignoré, le bulin au centre de l’attention scientifique, il rappelle que les solutions aux défis de santé passent aussi par la connaissance des plus petits acteurs du vivant. Une voie d’avenir pour une Afrique résolument tournée vers des politiques sanitaires éclairées par la science.

M.M.

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