Du 23 au 28 juin 2025, le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), à travers son Projet transfrontalier d’appui au renforcement de la sécurité communautaire, à la gestion et la prévention des conflits liés à la transhumance et la gestion des ressources naturelles (Bénin-Niger), a organisé une série de rencontres clés dans les communes de Malanville, Karimama et Kandi. L’objectif : mettre en place ou redynamiser des cadres d’échanges transfrontaliers entre les Forces de Défense et de Sécurité (FDS), les populations, ainsi que les autorités administratives, coutumières et religieuses.
Les rencontres ont permis du 23 au 24 juin à Malanville, du 25 au 26 à Karimama, puis du 27 au 28 à Kandi, aux différentes parties prenantes de mener une série d’activités notamment : la présentation de la situation sécuritaire actuelle et des conflits communautaires par les FDS ; le recensement des initiatives existantes et des cadres d’échanges antérieurs ; l’identification participative des défis sécuritaires prioritaires ; la mise en place ou revitalisation des cadres de dialogue communautaire ; l’élaboration d’un plan d’action prioritaire concerté et la présentation officielle du cadre d’échanges renforcé.
Une démarche inclusive et participative
Les participants comprenaient les maires des communes, les chefs d’arrondissement et de village, les forces de défense et de sécurité, les organisations de la société civile, des représentants des tribunaux, des leaders religieux, ainsi que des représentants des jeunes, des femmes, des agriculteurs et éleveurs. Ce large panel a permis de renforcer la cohésion sociale, essentielle dans un contexte marqué par la fragilité sécuritaire. À l’issue de ces échanges, plusieurs résultats significatifs ont été obtenus : un dialogue apaisé et renforcé entre FDS, populations et autorités, favorisant la concertation sur les défis sécuritaires ; une meilleure compréhension mutuelle des enjeux liés à la sécurité transfrontalière et des réglementations nationales et internationales en vigueur ; la promotion de la cohésion sociale et de la confiance entre acteurs locaux, condition sine qua non d’une gestion efficace des menaces sécuritaires ; la mise en place d’un système d’alerte précoce adapté aux réalités spécifiques de l’Alibori et une sensibilisation accrue des populations aux risques sécuritaires, les incitant à une vigilance collective.
En effet, le département de l’Alibori, situé à la frontière avec le Burkina Faso et le Niger, fait face depuis 2019 à une dégradation progressive de la situation sécuritaire, marquée par la montée des attaques perpétrées par des groupes extrémistes violents. Ces attaques visent aussi bien les forces de défense et de sécurité que les civils, fragilisant durablement la région. Face à la porosité des frontières et aux menaces multiples — criminalité organisée, tensions intercommunautaires, conflits fonciers — la nécessité d’une réponse concertée est devenue urgente. Conscient de ces enjeux, le PNUD a initié ce cadre d’échanges transfrontalier visant à créer un espace inclusif et participatif pour favoriser le dialogue, renforcer la confiance mutuelle et améliorer la coordination des actions sécuritaires locales.
Thomas AZANMASSO
