Les souvenirs sont encore vifs. La campagne nationale de vaccination contre la poliomyélite en octobre 2022 a fait dresser les cheveux sur la tête de nombre de béninois. Des rumeurs sur des cas d’enfants qui auraient perdu la vie dans plusieurs localités après avoir reçu des doses de vaccin contre la poliomyélite, alimentent encore les débats. Notamment face à la réserve constatée auprès de certains parents de faire vacciner leurs enfants pendant la campagne en cours.
On se rappelle, en son temps, le ministre béninois de la Santé, Benjamin Hounkpatin, avait décidé de la suspension de la campagne de vaccination contre la poliomyélite. Le ministre avait annoncé que des comités d’experts au niveau national et international ont été immédiatement saisis pour voir si les problèmes de santé notés chez les enfants, ont un lien éventuel avec le vaccin utilisé. Le gouvernement béninois avait aussi fait savoir qu’il a sollicité « une contre-expertise internationale pour le contrôle de qualité des lots de vaccins utilisés ».
« Un contrôle scrupuleux de la qualité des vaccins est fait avant toute utilisation et des mesures rigoureuses sont prises pour le respect de la chaîne du froid à tous les niveaux… Pour la campagne planifiée du 14 au 16 octobre 2022, toutes les mesures de sécurité requises ont été observées. Nonobstant ces mesures, des manifestations indésirables ont été recensées chez certains enfants dès la première journée de cette campagne, grâce à la réactivité de notre système de surveillance. La gravité de certains cas a conduit le Gouvernement à prendre par précaution les mesures ci-après : … la saisine en urgence des comités des experts au niveau national et international pour l’analyse des cas de manifestations adverses post immunisation enregistrés et la recherche d’un lien éventuel avec le vaccin utilisé ; la sollicitation d’une contre-expertise internationale pour le contrôle de qualité des lots de vaccins utilisés. Le Gouvernement tiendra informée l’opinion nationale de l’évolution de la présente situation. », informait Benjamin Hounkpatin au travers d’un communiqué. Seulement, plus de deux ans après, la population est restée sur sa faim. Plus rien n’est dit à propos. Pendant ce temps, des parents très sceptiques s’interrogent sur ce qui adviendra s’ils laissent leurs enfants aux prises du vaccin en cette campagne.
Fifonsi Cyrience KOUGNANDE