L’artiste plasticien Aston est en exposition à l’Espace Culturel Le Centre. « Sources » est le nom qu’il donne à cette exposition qui va durer jusqu’au mois d’août. Le vernissage a eu lieu, vendredi 20 juin 2025, en présence du Ministre du tourisme, de la culture et des arts, Jean-Michel Abimbola.

S’inscrivant dans la logique de Lavoisier : « Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme », Aston fait de la récupération son domaine de prédilection. Il en a encore donné la preuve, vendredi 20 juin 2025 à travers l’exposition « Sources », actuellement en cours à l’Espace Culturel Le Centre. Les œuvres qu’il a créées, après un mois de résidence dans ledit espace sont une parfaite illustration de l’adage qui dit « il y a une vie après la mort ». Dans le domaine de l’art, c’est plutôt les objets désuets, les déchets qui reprennent vie dans les œuvres de Aston. Le public, constitué d’artistes plasticiens de renom comme Dominique Zinkpè, d’amoureux de l’art, des enfants et leurs parents, a pu constater que les mégots de cigarette, les buchettes d’allumette déjà utilisées, les CD et cassettes usés, les fils de fer, perles, briquets, seringues, et autres peuvent trouver un autre lieu d’atterrissage que les tas d’ordure. L’illustration en a été faite par Aston à travers « Aston Formule One » « Fumer tue » « Death train (Train de la mort)  » « Exploitation de l’Homme par l’Homme », les œuvres de l’exposition « Sources » à voir absolument.

Pour Aston, tout est Source et tout a une Source.  » Il y a toutes les Sources dans la société et chaque Source est une Source. L’homme peut être source de malheur ou de bonheur pour son prochain » explique l’artiste. Par « Sources  » il nous rappelle que les grandes crises d’aujourd’hui ne sont pas des fatalités, mais les conséquences de causes identifiables, parfois anciennes, mais souvent humaines. Cette exposition, à ses dires, nous pousse à chercher les sources des faits sociaux et environnementaux, pas seulement pour en trouver des explications mais pour agir, réparer et peut-être réinventer un avenir radieux, épris de paix, de solidarité et de liberté.

Impressionné par les œuvres réalisées par Aston, le Ministre du tourisme, de la culture et des arts, Jean-Michel Abimbola, a laissé entendre que Aston est un artiste talentueux qui a d’ailleurs remporté le Grand prix de la seule biennale d’art que le Bénin a organisée. S’agissant des œuvres en exposition, Jean-Michel Abimbola retrouve là l’univers de Aston où le médium est à base d’objets de récupération. « Nous voyons bien ici la thématique de la cigarette, des sandales et d’autres, à travers lesquelles il exprime des messages très forts pour dénoncer, parce que l’artiste a des choses à dire pour dénoncer les injustices, les inégalités dans le monde, l’exploitation de l’homme par l’homme » a souligné le Ministre.

Les enfants au cœur de la politique de l’Espace Culturel Le Centre

Directeur de l’Espace Culturel Le Centre, Berthold Hinkati a expliqué qu’après la peinture et la sculpture, l’Espace Culturel Le Centre a voulu faire découvrir à ses usagers un artiste pluridimensionnel, soucieux de l’environnement. « Vous n’êtes pas sans savoir qu’on est dans le mois de la célébration de l’environnement. Le 5 juin, c’était la Journée mondiale de l’environnement. C’est aussi pour faire suite à cette journée que nous avons voulu mettre ce vernissage en juin. Aston parcourt les tas d’ordures, les ruelles pour ramasser des objets. Il est dans l’écologie. C’est de la salubrité qu’il fait à sa manière. Et ce soir, vous avez eu ces créations qui parlent beaucoup à chacun de nous » a laissé entendre Berthold Hinkati. Un autre fait important qu’a souligné le Directeur de l’Espace Culturel Le Centre, c’est la présence des enfants à ce vernissage. « Lors de sa résidence, nous avons organisé un atelier jeune public pour inviter les enfants de Lobozounkpa et environs à venir créer avec l’artiste une œuvre collective pour leur montrer cette forme de médium. C’est un signal qu’on lance aux parents pour leur dire que quand les enfants font du gribouillage à la maison, ce n’est pas forcément qu’ils perdent de temps. Ou quand les enfants prennent des objets désuets pour fabriquer des œuvres, les parents disent qu’ils s’amusent, mais en réalité, on devrait les laisser parce que quand nous regardons bien Aston, il vit de ça. Il vit des œuvres que vous voyez ici. Il a parcouru environ 14 pays européens et 15 pays africains. Donc il n’est pas n’importe qui dans le domaine de l’art » a expliqué Berthold Hinkati.

Bertrand HOUANHO

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