Dans le cadre de la mise en œuvre du projet de Recherche-Action « Là où la mer rencontre la terre : patrimoine côtier du Bénin, résilience communautaire et inclusion dans un environnement en mutation » (CoHeRE), porté localement par l’Université d’Abomey-Calavi (UAC) et l’Ong Eco-Bénin, sous financement de UK Aid par l’intermédiaire du Foreign Commonwealth and development office (Fcdo) du Royaume-Uni, et cofinancé par le Centre de recherches pour le développement international (Crdi), Canada, il été organisé ce mercredi 25 juin, une rencontre d’échange avec l’équipe internationale du projet, les autorités locales et les parties prenantes à l’Amphithéâtre Houdégbé de l’UAC. L’initiative fait office de cérémonie de lancement du projet.

La rencontre a permis une prise de contact entre toute l’équipe de CoHeRe, les autorités locales et toutes les parties prenantes ; de partager les premiers résultats de l’enquête sur le patrimoine et les changements climatiques et de discuter des perspectives de collaboration autour de la résilience des communautés côtières et de leur prise d’engagement.

Cette initiative de recherche-action s’inscrit dans le cadre du programme CLARE, (Climate Adaptation and Resilience), dont l’objectif global vise à permettre des actions socialement inclusives et durables pour renforcer la résilience au changement climatique et aux catastrophes naturelles en Afrique et en Asie-Pacifique.  Au Bénin, ces phénomènes ont un impact direct sur les moyens de subsistance des populations locales, en particulier les pêcheurs, agriculteurs et artisans, tout en menaçant le patrimoine culturel matériel et immatériel. Dans ce contexte, la valorisation du patrimoine et l’intégration des connaissances locales dans la gestion des risques environnementaux peuvent jouer un rôle clé dans l’amélioration de la résilience communautaire.

C’est dans ce cadre, le projet (CoHeRe) a été initié dans le but d’améliorer la résilience des communautés côtières face à l’évolution des risques climatiques et environnementaux grâce à un engagement accru et à une meilleure gestion du patrimoine. Le projet met l’accent sur la manière dont les connaissances locales et scientifiques peuvent être intégrées au niveau communautaire, où les membres de la société peuvent les utiliser pour répondre efficacement à l’évolution des défis environnementaux.

Porté par University of East Anglia, il est mis en œuvre sur le terrain en collaboration avec des partenaires locaux et internationaux, notamment l’Université d’Abomey-Calavi, Eco-Benin et Durham University.

Ainsi, pour l’atteinte des objectifs du projet, Eco-Benin, en synergie d’action avec l’Université d’Abomey-Calavi (UAC), à travers son Laboratoire d’art, d’archéologie, d’analyse des dynamiques culturelles, d’expertise patrimoniale et touristique (Lacept), prévoit de conduire une mission de terrain dans les communes côtières de Grand-Popo et Ouidah, afin d’annoncer et de présenter le contexte de recherche-action des activités CLARE qui démarre, ses avantages pour les communautés, ses objectifs et la méthodologie de mise en œuvre, dont notamment la phase de collecte de données.

Renforcer la résilience

 À la cérémonie d’ouverture, Le professeur Didier N’Dah de l’UAC a alerté sur la disparition progressive des sites patrimoniaux sous l’effet de l’érosion. Il a souligné la nécessité d’unir recherche et action communautaire. Gauthier Amoussou, Coordinateur national de l’Ong Eco-Bénin, a pour sa part plaidé pour une meilleure intégration du patrimoine dans les politiques publiques, notamment face aux projets d’infrastructure côtiers.

Les premiers résultats présentés par la professeure Anne Haour (University of East Anglia), Coordinatrice du projet, montrent un attachement fort des populations à leur patrimoine : 97 % des répondants y voient un élément essentiel de leur identité, et 99 % constatent des transformations environnementales majeures au cours de la dernière décennie, a-t-elle expliqué.

Pour la professeure Joanne Clarke (Université de Durham), le Bénin représente une opportunité unique pour approfondir les liens entre patrimoine et résilience climatique à l’échelle mondiale. Les autorités locales, par la voix de la représente des chefs d’arrondissement Rosine Chantale Romao, ont exprimé leur engagement à soutenir le projet, soulignant son importance pour la valorisation des savoirs communautaires.

Le représentant du recteur de l’UAC, le professeur  Victorien Dougnon a conclu en réaffirmant le soutien de l’université à cette initiative, qui ambitionne de produire des connaissances utiles tout en répondant de manière globale aux enjeux climatiques.

 Le projet CoHeRe s’étendra sur deux ans, avec plusieurs phases de terrain à venir.

Th.A.

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