L’Ecole doctorale des sciences agronomiques de l’université de Parakou a enregistré la soutenance de thèse de Sènamèdé S. Gildas Aïzannon, le lundi 23 Juin 2025. Après avoir défendu brillamment sa thèsel, le jury a accepté son travail et il peut désormais porter le grade de docteur en agrosociologie.
Mention très honorable. C’est le verdict qui a sanctionné la soutenance de thèse de doctorat de Sènamèdé S. Gildas Aïzannon. Le jury, présidé par Dr Guy Nouatin et composé de Dr Moumouni Moussa Ismail, Dr Touré Mabetty, Dr Fabien Affo et de Dr Vodounnon Tottinn K. Marius, a jugé l’impétrant digne de porter le grade de docteur en agrosociologie. Il rejoint de ce fait le rang des docteurs. « Emergence des privés dans l’approvisionnement en eau potable au Bénin : enjeux et effets ». Tel est intitulé le mémoire de thèse que l’impétrant Sènamèdé S. Gildas Aïzannon a défendu devant le jury.
C’est un travail de recherche qui a procédé à une analyse rigoureuse de l’émergence des producteurs privés locaux dans l’approvisionnement en eau potable au Bénin, en levant un coin de voile sur les logiques, enjeux et défis associés à ce phénomène. Face aux contraintes du système public d’approvisionnement, notamment dans les zones rurales et périurbaines, les acteurs privés locaux ont progressivement pris une place importante dans la distribution de l’eau, offrant des solutions alternatives aux populations. L’étude s’est appesantie sur une approche méthodologique mixte, combinant une revue documentaire et des enquêtes de terrain réalisées dans les communes d’Abomey-Calavi, Parakou et Boukoumbé. Un échantillonnage en grappes a permis de sélectionner 79 producteurs privés (sur une population cible initiale de 100) et 312 consommateurs, pour explorer les caractéristiques socio-économiques des acteurs, les motivations à entrer sur le marché, ainsi que l’impact de l’activité privée sur la qualité et l’accessibilité de l’eau. Les résultats de l’étude ont révélé que 65% des producteurs privés se sont tournés vers cette activité à cause de la demande croissante et des opportunités économiques dans les zones non desservies par le réseau public. Tandis que, 72% des consommateurs interrogés ont indiqué préférer s’approvisionner auprès de ces acteurs privés à cause de la proximité et de la régularité d’approvisionnement, bien que 58% aient mentionné que les coûts sont souvent plus élevés par rapport aux réseaux publics. Par rapport à la satisfaction, l’étude a permis de se rendre compte que 68% des consommateurs se disent satisfaits de la qualité de l’eau fournie par les acteurs privés, tandis que 24% trouvent la qualité acceptable donc nécessitant des améliorations. Cependant, 45% des producteurs privés ont signalé des difficultés liées aux infrastructures et à la qualité de l’eau, tandis que 30% ont mentionné des défis réglementaires.
L’étude réalisée par Sènamèdé Shégoun Gildas Aïzannon a mis en avant l’importance de renforcer le cadre de régulation pour une meilleure intégration des acteurs privés dans le système national d’approvisionnement en eau potable, tout en assurant un accès équitable et durable pour tous.
Albérique HOUNDJO Br/Borgou-Alibori
