L’édition 2025 du Cyber Africa Forum (Caf) a débuté hier, mardi 24 juin 2025, à Cotonou. Pendant 2 jours, décideurs publics, acteurs du secteur privé, experts techniques, régulateurs et partenaires internationaux vont débattre de la sécurité numérique en Afrique et réfléchir sur les enjeux et opportunités que la transformation digitale offre au continent.
Après 4 éditions en Côte d’Ivoire, le Cyber Africa Forum (Caf) débarque à Cotonou pour sa 5e édition. Plus de 1000 participants venus de 50 pays se retrouvent pour débattre du thème : « Résilience des écosystèmes numériques : de la nécessité de changer de paradigme ».
Dans son allocution de bienvenue, Franck Kié, fondateur du CAF et Commissaire général de la 5e édition, a rappelé le contexte dans lequel l’initiative a vu le jour. C’était, à ses dires, dans une période marquée par la crise sanitaire mondiale, qui a imposé à l’Afrique de revoir ses priorités numériques. « Les faits sont là, bruts et indiscutables. Les cybermenaces systémiques coûtent chaque année une part de plus en plus importante au PIB africain. Comment pouvons-nous donc espérer faire face à ces nouvelles menaces si nous n’avons pas bâti les garde-fous nécessaires au préalable ? […] C’est précisément pour répondre à cette question que nous sommes ici à Cotonou, avec cette ambition de faire de la résilience un réflexe pour nous tous » a laissé entendre Franck Kié pour qui, le CAF est devenu, depuis lors, un espace de dialogue stratégique pour penser une Afrique résiliente face aux risques cyberattaque.
Dans une conversation, le ministre béninois des Affaires étrangères, Olushegun Bakari a souligné que les questions du numérique s’intègrent à la diplomatie. A ses dires, le gouvernement de Patrice Talon a décidé, dans son programme d’action de faire du numérique un élément essentiel de la transformation du Bénin. Et pour y arriver, il faut aller chercher des compétences ailleurs tout en gardant la souveraineté propre du Bénin. Un partenariat a donc été noué, dans ce sens avec l’Estonie, l’un des pays européens les plus avancés dans le numérique avec pour objectif d’avoir le meilleur de ce qui se passe dans le monde afin d’améliorer les services rendus aux citoyens.
Après le discours de l’Ambassadeur des Emirats arabes unis au Bénin, la Ministre du numérique et de la digitalisation, Aurélie Adam Soulé Zoumarou, a invité les experts à inclure dans les actions de cybersécurité les jeunes et femmes des localités reculées qui ne savent toujours pas le risque qu’ils prennent en se connectant sur les réseaux sociaux. Car, à ses dires, ne pas le faire, c’est laisser l’économie informelle, qui est pourtant le pilier silencieux de nos économies s’enfiler dans la traversée monétaire. « Au Bénin depuis 2020, nous avons élaboré et opérationnalisé notre Stratégie nationale de sécurité humaine. Et bien avant ça, nous avons mis en place un Centre national de réponse aux incidents, ainsi qu’une infrastructure nationale à prix public, un laboratoire d’analyse forensique et une politique de protection des infrastructures. Et tout cela, au Bénin, est porté par des talents de classe mondiale » a laissé entendre Aurélie Adam Soulé Zoumarou, rappelant ainsi les actions phares du gouvernement béninois qui ont milité en faveur de l’organisation à Cotonou du Cyber Africa Forum.
Bertrand HOUANHO
