Débuté le 12 juin 2025, l’événement artistique mondial Rencontres Contemporaines de Cotonou n’en finit pas d’émerveiller par la qualité de ses activités. La journée du 16 juin s’est inscrite dans cette lancée avec notamment la visite d’ateliers d’artistes et Barrières brisées avec le maître Dominique Zinkpé. Cette activité, dont l’importance est capitale pour ce carrefour des arts, s’inscrit dans le désir profond de l’événement de créer du lien et de permettre aux artistes émergents de puiser à la bonne source. C’est ce qui peut expliquer l’implication du maître Dominique Zinkpé, un artiste plasticien béninois contemporain qui réalise des peintures, des sculptures et des installations et dont la renommée a amené la critique à le surnommer le « Basquiat africain ».
Cela a été un moment de découverte, de partage mais aussi d’encouragement pour les jeunes artistes. Anne-Marie Akplogan du Bénin, dont la démarche artistique s’illustre par un ancrage dans les réalités sociales et est guidée par un regard d’espoir. Sortie de l’INMAAC où elle a obtenu une licence professionnelle en arts plastiques, Akplogan réalise des peintures semi-figuratives dans lesquelles elle interroge le sens du détail comme trace pour la postérité. Performeuse entre autres, la béninoise utilise son corps comme un instrument destiné à éveiller les consciences face aux dérives de la société.
La togolaise Christelle Adjetey. Passionnée des supports traditionnels, des formes et des motifs naturels, elle use de son travail pour inviter le spectateur à une méditation sur la nature, la forme et le flux de vie.
Le malien Albert Traoré puise dans la tradition du Mali, source d’inspiration et de savoir, avec un faible pour le Yogoro, sorte d’école ancienne pour les garçons, qui se démarque par son rôle dans la promotion de la cohésion sociale. Ses médiums sont la peinture, la photographie et la sculpture. Trois disciplines d’art par lesquels le jeune artiste cherche à approfondir ses connaissances artistiques et à contribuer à la valorisation de l’art.
Reine Eben. C’est le nom de la lionne indomptable de l’art qui représente le « continent » (Cameroun) à ces rencontres. Elle est architecte de formation mais aussi titulaire d’une licence en design d’intérieur de l’Institut des Beaux-Arts Cheikh Anta Diop. Mais rien n’arrête cette artiste friande d’aventure. Elle s’exprime aussi à travers le bodypainting et la peinture sur toile, autant que par la performance. À la restitution des travaux de la résidence, Reine Eben a proposé une autre manière de voir l’enveloppe corporelle qu’est le corps. Elle propose, à travers la performance « Mon corps mon locataire », d’aborder le débat sur le corps autrement. Et si notre corps était plutôt notre locataire ? D’autres artistes sélectionnés pour la résidence ont pu proposer d’autres sensibilités, d’autres expressions. C’est le cas du Béninois Frigg Toss.
Les rideaux sont tombés sur cette journée en laissant chez chacun une envie de revenir ou du moins, de mieux connaître les artistes en prestation.
Preston K.(Coll.)