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Relation de bon voisinage Bénin-Niger : le pétrole passe, la diplomatie au point mort

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Les frontières entre le Bénin et le Niger sont fermées depuis le 30 juillet 2023. Ceci, en raison du coup d’État au Niger qui a connu l’avènement du Général Abdourahamane Tiani, ayant renversé Mohamed Bazoum. Alors que cette situation a induit la Cedeao à prendre des sanctions contre les nouvels hommes forts d’alors, le Bénin a dû fermer ses frontières d’avec ce voisin. Le Niger a réagi à cette fermeture des frontières par le Bénin, qui a agi en solidarité avec les sanctions.

Bien que certaines sanctions aient été levées par la Cedeao en février 2024, le Niger garde ses frontières fermées pour des raisons de sécurité, dit-elle. Comme morceau choisi, le Niger avec son Général Président accuse le Bénin de servir de base arrière à un projet éventuel de sa déstabilisation. Malgré la bonne foi des autorités béninoises qui ont satisfait à une kyrielle de désidératas afin d’obtenir la pacification des relations, Abdourahamane Tiani se love toujours. Pas de jours ou de nouvelles sorties sans accusations nouvelles.  Malgré l’implication des deux anciens Chef de l’Etat béninois à savoir Nicéphore Soglo et Boni Yayi, tout demeure au point mort. La dernière trouvaille du Niger est sa condition sine qua non qui consiste à demander au Bénin de rompre ses relations avec la France qu’elle accuse de tout. Autrement, cette dernière sortie du Président nigérien remet en cause tous les efforts fournis par les deux pays, pour retrouver leur cohésion.

Le pétrole peut circuler

Alors que le Niger refuse catégoriquement, et avec une certaine fermeté, de faire confiance aux autorités béninoises concernant la délicate et complexe question de la situation des frontières entre les deux pays, il permet cependant, de manière paradoxale et quelque peu contradictoire, à son pétrole de transiter sans encombre et en toute tranquillité par le territoire béninois. Ce transit, qui se fait sans entrave via le pipeline reliant les deux nations, contraste fortement avec les tensions qui découlent depuis ces années, de ce désaccord aussi manifeste sur un sujet si sensible entre ces deux voisins frères. Par ce procédé, tout porte à croire que le Niger ne semble jamais vraiment s’en inquiéter, comme si cette situation, marquée par une étrange normalité, était devenue une sorte de statu quo. Cette ambivalence, voire cette dualité, dans la gestion de ses relations avec le Bénin est d’une nature particulièrement troublante et soulève de nombreuses interrogations sur la dynamique de confiance qui existe, ou qui devrait, en toute logique, exister entre ces deux pays voisins. Loin d’être simplement une question de politique extérieure, cette situation suggère une complexité plus profonde, où les enjeux économiques, historiques et même culturels pourraient influencer les interactions entre ces nations. Pourquoi, par exemple, un tel désaccord sur des questions fondamentales de souveraineté et de sécurité peut-il coexister malgré toutes les garanties des autorités béninoises avec une coopération économique qui s’avère aussi vitale pour les deux parties ? Énigme !

J.G

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