La situation sanitaire des artistes au Bénin devient de plus en plus préoccupante, notamment pour ceux et celles qui ont, à l’époque, fait la gloire du monde de la création. Déjà il faut noter que, dans un passé très récent, le Bénin a déjà enregistré une perte énorme d’un bon nombre d’artistes qui, après avoir longtemps créé des œuvres de l’esprit pour le public, finissent croupis sous le poids de la maladie et de la misère chronique sans un soutien quelconque.
Le Cas Dakossi Denis, Assa Sika, puis récemment Ibrahim Padonou alias ‘’IB’’ et plein d’autres circule encore dans les esprits comme si c’était hier. Il y en a même parmi eux dont les nombreux cris de détresse n’ont eu échos qu’à cinq centimètres d’eux. Ce qui porte à croire qu’ils ne sont bons et appréciables que lorsqu’ils sont en pleine forme et capables d’émerveiller le public et qu’il n’y a vraiment aucune oreille attentive capable de les soulager. Aujourd’hui, la situation s’aggrave au nez et la barbe du pouvoir public mais personne ne semble être sensible à cela. L’artiste Gérard Hounnou alias ‘’Baba Tochéyomin nonchéyomin’’ et Ayikpémi Kpoguè, totalement désespérés, sont bien obligés de se rabattre sur les jeunes dans les réseaux sociaux pour avoir de quoi survivre et aller aux soins. Alors qu’on sait que dans un passé pas trop lointain, ces deux derniers, l’un comédien et l’autre chanteuse, ont tenu en haleine tout le peuple béninois dans l’exercice de leur art. Mieux personne ne peut nier que ces artistes sont, pour le moins qu’on puisse dire, de véritables ambassadeurs et que sous d’autres cieux ils sont chéris et protégés. Et paradoxalement, même si le fonds dédié aux arts et à la culture, n’est pas institué pour soutenir un artiste grabataire encore moins pour lui venir en aide dans quelconque autre besoin, comme on aime à le dire avec beaucoup de verve, il est quand même perceptible que l’acteur qui exerce l’art en question doit mieux se porter pour bénéficier dudit fonds et le mettre au service de son métier. Encore qu’ils en soient presque complètement privés, vu le fait que les conditions d’accès au fameux FAC sont désormais plus compliquées. Bref, il est donc impérieux qu’on observe le principe de Montesquieu qui stipule « Qu’il y a la loi et l’esprit de la loi ». Ainsi, pour en appeler à la raison et interpeler les consciences afin que les artistes béninois puissent être protégés, mis dans de bonnes conditions pour le bonheur de la création culturelle et artistique et pour continuer par faire la fierté du 229.
MM