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Vœu d’un Bénin réconcilié après 2026: Il ne faut pas compter sur Bruno Amoussou

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Une page de l’histoire politique du Bénin va se fermer en 2026. Elle est faite de prison et d’exil pour des opposants, de lois électorales à la limite taillées sur mesure avec pour conséquence des élections exclusives qui, en 2019, ont produit un Parlement monocolore. Tous les appels pour corriger le tir étant tombés dans des oreilles de sourd, le seul espoir reste la fin de mandat de Patrice Talon. En 2026, il ne sera plus là. Dès lors, opposants, membres de la société civile, anciens présidents d’institutions et autres nourrissent le rêve d’un Bénin qui renoue avec son modèle démocratique, né de la Conférence des forces vives de la Nation de 1990, un modèle admiré dans la sous-région et qui est fait d’élections ouvertes, de critiques sur la gouvernance sans la peur d’aller en prison ou en exil.

A quelques mois des échéances de 2026, des voix ont commencé par rompre la loi de l’omerta, même dans le camp de la Mouvance présidentielle. La position actuelle de Me Adrien Houngbédji illustre cet état de chose, même si d’aucuns estiment qu’il y a un élément déclencheur. Dans cette quête d’un Bénin réconcilié avec lui-même, un Bénin où il n’y a plus d’opposants en prison ou en exil, où les lois électorales font consensus, où les acteurs politiques s’expriment librement sans craindre des représailles, il est normal que ceux qui, aujourd’hui, nourrissent ce vœu, tentent de rallier à leur cause, des voix pas des moindres. La Tournée, récemment entreprise par l’ancien président Boni Yayi vers les anciens présidents d’institution, même si cela n’a pas été explicitement dit, peut être perçue comme une volonté de rallier les voix qui comptent à cette juste cause. On sait déjà qu’elle est partagée par Nicéphore Soglo, Adrien Houngbédji, Théodore Holo, Robert Dossou. Si Mathurin Coffi Nago, Idji Kolawolé sont dans une position ambigüe, on peut, d’ores et déjà, dire que du côté de Bruno Amoussou, il n’y a aucune chance de voir cette volonté prospérer. Et pour cause, depuis que ces consultations ont commencé, l’homme n’a jamais rien dit qui puisse le mettre en porte-à-faux avec les idéaux défendus par le régime de la Rupture. Lors de ses sorties publiques, il met un soin à choisir ses mots, et même quand cela prête à confusion dans la presse, il réagit tout de suite. Quand on pense qu’à un certain âge, on peut se passer de certaines considérations politiques et même des intérêts inavoués pour dire ce qui devrait être, Bruno Amoussou continue de rester dans la posture de celui qui ne dira rien pour embarrasser le chef ou du moins le régime qu’il a contribué à installer. A tout point de vue, il ne va pas délier sa langue. La fin prochaine du régime de la Rupture ne sera pas l’occasion pour Bruno Amoussou d’exprimer, à la face du monde, son intime conviction quant aux libertés embrigadées, aux emprisonnements d’opposants.

M.M

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