Les dignitaires des religions endogènes de Porto-Novo, Adjarra et Avrankou ont été conviés ce mardi, 17 juin 2025 à une importance rencontre d’échanges sur la protection des enfants en initiation dans le département de l’Ouémé. Initiée par Amnesty international Bénin, la présente rencontre qui s’est déroulée à Porto-Novo a permis de sensibiliser ces derniers sur les droits des enfants.
Amnesty international Bénin se préoccupe des droits des enfants en initiation dans les couvents. Fortement mobilisés, les dignitaires religieux de l’Ouémé notamment Porto-Novo, Adjarra et Avrankou ont été sensibilisés sur les droits des enfants et sur les mécanismes de protection des enfants. Un accent particulier a été d’ailleurs mis sur les différents engagements pris par les dignitaires en faveur de la conciliation entre pratiques religieuses et respect des droits de l’enfant. Prenant la parole, le Coordonnateur à l’éducation aux droits humains d’Amnesty international Bénin, Eric Orion Biao a déploré la situation des enfants dans les couvents. Faisant référence à une étude réalisée par une association sur la question, il a fait savoir que les enfants sont souvent admis contre leur gré dans les couvents durant une période au cours de laquelle ils sont privés d’éducation, de loisirs et n’ont pas accès aux soins de santé, le couvent étant considéré comme un lieu sacré. “En 2023, lors d’un diagnostic communautaire réalisé par Amnesty international Bénin, les communautés et groupes locaux du département de l’Ouémé ont identifié l’initiation des enfants dans les couvents comme une problématique récurrente, notamment dans les communes de Porto-Novo, Adjarra, Avrankou, Dangbo, Bonou et Adjohoun…Des cas d’enlèvements d’enfants à des fins d’initiation continuent d’être rapportés“ a-t-il laissé entendre. Toute chose motivant des actions de sensibilisation, d’éducation aux droits de l’enfant, engagées par Amnesty international Bénin. A en croire Eric Orion Biao, la présente rencontre se veut un espace de dialogue sincère, respectueux et constructif entre acteurs religieux, coutumiers, institutionnels et communautaires afin de trouver des voies d’une cohabitation harmonieuse entre traditions et droits de l’enfant. “Nous croyons fermement qu’il est possible de protéger nos enfants tout en valorisant notre patrimoine culturel et spirituel“ a-t-il insisté. Quant à la représentante de la Directrice départementale des affaires sociales de l’Ouémé, Honvou Jocelyne Annaise, elle a précisé que la protection de l’enfant reste une question cruciale de la protection sociale. Et de déplorer le fait que malgré les efforts consentis notamment le renforcement du cadre juridique et du mécanisme de protection, les droits des enfants sont toujours violés au quotidien. Elle s’est, par ailleurs, réjouie de l’initiative d’Amnesty international Bénin qui devra permettre de sensibiliser et d’impliquer les dignitaires, garants de la tradition dans la protection et le respect des droits des enfants. Dans son intervention, Dansou Ambroise, représentant du Préfet de l’Ouémé a également salué l’initiative avant d’exhorter les dignitaires religieux à réellement œuvrer pour la protection de l’enfance dans l’Ouémé.
A.B