Au Mali, on en sait davantage sur la série d’attaque menée le 2 juin 2025 à Tombouctou par le Jnim, le Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans, lié à al-Qaïda. Le camp militaire, l’aéroport et plusieurs postes de contrôle ont été visés de manière simultanée. L’armée malienne a réactualisé son bilan, porté à « 14 terroristes neutralisés ». Les jihadistes ont également diffusé de nouvelles images et revendiquent des « dizaines de morts et de blessés ». Le couvre-feu déjà en vigueur dans la ville a été élargi.

« Quatorze terroristes neutralisés, 31 présumés terroristes interpellés » et du matériel récupéré. C’est le bilan de la « prompte réaction » des soldats, puis des opérations de ratissage qui ont suivi les attaques, selon l’état-major général des armées du Mali. Les images de plusieurs cadavres de jihadistes et d’armes récupérées ont été diffusées à la télévision. Un notable de Tombouctou raconte à RFI comment des habitants ont eux-mêmes brûlé la dépouille d’un jihadiste en pleine rue, avant que la protection civile ne l’évacue.

Tentative déjouée ou opération suicide

Si l’armée se félicite d’avoir « déjoué une tentative d’infiltration » du camp militaire, les jihadistes, eux, affirment qu’il s’agissait d’une opération suicide. Le Jnim a lui aussi diffusé de nouvelles revendications, assurant avoir fait « des dizaines de morts et de blessés », non seulement en pénétrant dans le camp militaire de Tombouctou, mais aussi en visant l’aéroport – des tirs d’obus qui n’ont pas fait de dégâts – et en attaquant trois postes de contrôle à différentes entrées de la ville : Assadi, Ber et Arwen. L’armée malienne ne mentionne pas l’attaque de ces postes de contrôle dans ses communiqués. Le Jnim a diffusé des images d’armes, d’équipements militaires et de pièces d’identité de soldats, présentés comme le butin des attaques de deux points de contrôle.

Ni l’armée malienne, ni le Jnim ne précisent leurs propres pertes. Aucun bilan fiable n’a pu être recoupé de manière indépendante à ce stade. « Les militaires ont enterré leurs morts discrètement », confie une autre grande figure de la ville, qui raconte que des véhicules de l’armée ont stationné pendant la nuit devant le « cimetière des trois saints », où des lumières étaient visibles et le passage interdit.

Couvre-feu durci

Enfin, le couvre-feu est désormais imposé entre 21h et 6h du matin, « jusqu’à nouvel ordre ». Instauré en octobre 2023, lorsque Tombouctou était ciblée par des tirs de roquette, le couvre-feu avait été progressivement allégé et ne commençait plus qu’à 23h. Le gouvernorat réajuste donc la mesure à la menace du moment.

Ces dix derniers jours, le Jnim a revendiqué une impressionnante série d’attaques dans plusieurs régions du sud, du centre et du nord du Mali, contre des cibles militaires. Les attaques des camps de Dioura (23 mai) et de Boulikessi (1er juin) ont, à elles seules, fait plus d’une centaine de morts dans les rangs des soldats maliens.

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