Alors que les relations entre le Bénin et le Niger restent tendues, le ministre béninois des Affaires étrangères, Olushegun Adjadi Bakari, a réagi ce dimanche 1er juin 2025 aux récentes déclarations du président nigérien, le Général Abdourahamane Tiani. Ce dernier, lors d’une sortie médiatique, a de nouveau accusé le Bénin d’héberger sur son sol des militaires français qui chercheraient, selon lui, à déstabiliser le Niger. Une situation qui, d’après Tiani, justifie le maintien de la fermeture de la frontière entre les deux pays.

Le président nigérien a insisté sur le fait que la reprise de la coopération et la réouverture de la frontière ne pourront avoir lieu tant que le Bénin ne rompra pas ses liens militaires avec la France. Une position que Niamey affiche depuis plusieurs mois, dans le cadre de sa volonté affirmée de rompre avec toute influence occidentale, en particulier française, depuis le coup d’État de juillet 2023 qui a porté le Général Tiani au pouvoir.

Face à ces accusations, le chef de la diplomatie béninoise a préféré adopter un ton conciliant. Dans une interview accordée à plusieurs médias locaux — Bip Radio, Gerddes FM et La Voix de la Vallée, Olushegun Bakari a souligné l’importance du dialogue et de la coopération entre les deux pays voisins.

« Nous avons le devoir de trouver le créneau pour pouvoir continuer à travailler ensemble. Parce que c’est ça qu’attendent nos peuples. Ils n’attendent pas de nous que nous soyons là à nous lancer des effectifs sur les réseaux sociaux. Ce qu’ils attendent de nous, c’est que nous puissions travailler ensemble pour régler des problèmes concrets », a déclaré le ministre béninois.

Le Bénin, qui partage une longue frontière avec le Niger, a toujours affiché sa volonté de maintenir des relations pacifiques avec Niamey, malgré les turbulences diplomatiques récentes. Les échanges commerciaux, la circulation des personnes et les enjeux sécuritaires sont autant de dossiers qui lient étroitement les deux nations. La fermeture de la frontière décidée par le Niger depuis plusieurs mois a des répercussions économiques et sociales de part et d’autre de la frontière, notamment pour les communautés frontalières.

Olushegun Bakari n’a pas abordé directement les allégations de présence de militaires français au Bénin. Toutefois, son appel à la coopération et à la responsabilité politique semble vouloir apaiser la situation sans pour autant céder aux pressions de Niamey. Le gouvernement béninois réaffirme par cette sortie médiatique son attachement à la paix et à la stabilité régionale, dans un contexte ouest-africain déjà fragilisé par plusieurs crises politiques.

Ce nouvel épisode dans les relations entre le Bénin et le Niger intervient alors que la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) tente de maintenir le dialogue avec les régimes militaires de la région, sans grand succès jusqu’ici.

M.M.

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