Dans une déclaration solennelle et empreinte de respect, le Haut Conseiller de la Cour Royale de Birni a salué l’adoption historique de la loi portant statut des chefferies traditionnelles au Bénin. Cette initiative du gouvernement béninois, conduite sous la houlette du Président Patrice Talon, est perçue comme un pas décisif vers la valorisation du patrimoine culturel et des structures traditionnelles du pays.
Le Royaume de Birni a exprimé son profond attachement à cette démarche qui, selon ses responsables, marque un tournant symbolique vers la réconciliation entre l’État moderne et les institutions ancestrales. Toutefois, la déclaration officielle n’a pas manqué de soulever des réserves concernant le classement des chefferies, en particulier celui de Birni.
Le Haut Conseiller a tenu à rappeler, avec force, que Birni est historiquement le premier royaume de l’Atacora, fondé par le fils aîné du roi Orou Gada. Il souligne que le Royaume de Kouandé, souvent mis en avant, serait en réalité une émanation plus tardive de Birni. Des faits historiques et oraux, selon lui bien connus des chercheurs et des garants de la tradition, confirment cette antériorité.
La déclaration met également en lumière des épisodes marquants, tels que l’établissement du premier colon à Birni, la signature du protectorat avant Kouandé, et la résistance victorieuse face à une tentative d’attaque du roi de Kouandé. Autant d’éléments qui, selon la Cour Royale de Birni, confirment la prééminence historique de leur royaume.
L’institution déplore donc que Birni ait été relégué au statut de simple chefferie traditionnelle, tandis que Kouandé est reconnu comme royaume. Une situation qualifiée « d’erreur historique » et de « danger potentiel pour la cohésion sociale ».
Tout en renouvelant son soutien au Chef de l’État et à sa politique de valorisation des traditions, le Royaume de Birni en appelle à une relecture attentive de la loi par les députés afin que la vérité historique soit rétablie et que justice soit rendue à tous les royaumes du pays.
La déclaration se conclut par un appel à la paix, à la vérité et au respect mutuel entre les différentes entités traditionnelles du Bénin.
M.M