Afin de mieux gérer durablement les ressources en eau souterraine peu profondes stratégiques encore peu connues, soumises à diverses pressions environnementales, socio-économiques et climatiques, l’Autorité du bassin de la Volta (Abv) ambitionne de concevoir un projet détaillé et structurant. Pour y arriver, les experts des pays qui partagent le bassin ont été conviés à un atelier de co-construction et d’examen des livrables intermédiaires le 9 mai 2025 à Bénin Royal hôtel de Cotonou.

Examiner et enrichir les livrables intermédiaires à savoir le rapport d’état des lieux, la note de justification, la note conceptuelle succincte et la note conceptuelle détaillée. C’est l’objectif de cet atelier qui a débouché sur une feuille de route pour l’élaboration finale du document de projet et des versions finales des livrables.

En ouvrant officiellement les travaux, le Directeur exécutif de l’ABV, Robert Yaovi Déssouassi, a salué la mobilisation des experts avant de rappeler qu’en termes de ressources en eau dans le bassin, si celles de surface sont bien connues, celles souterraines sont faiblement connues. Un défi que l’ABV entend relever avec le projet en cours d’élaboration qui permettra une meilleure connaissance de ces ressources souterraines peu profondes qui sont souvent les plus sollicitées pour l’exploitation.  Il a exhorté les participants à utiliser leurs connaissances pour améliorer les documents produits.

Avant lui, le Secrétaire exécutif du Partenariat mondial de l’eau-Afrique de l’ouest, Armand Houanyé, a soutenu que « les préoccupations liées à la gestion et à la valorisation de l’eau dans le bassin de la Volta sont multiples ». Il a ajouté que c’est la faible connaissance des ressources en eau fortement sollicitées qui, justifie le processus d’élaboration du projet. « Nous ne sommes pas partis pour élaborer un document de projet de plus mais bancable », a-t-il martelé.

Après les exhortations à l’amendement rigoureux des livrables soumis, les travaux se sont poursuivis avec la présentation du consultant. Dans l’état des lieux présenté, il convient de retenir que pour ce bassin qui est le 9e plus grand bassin fluvial d’Afrique subsaharienne, la qualité des ressources en eau est globalement satisfaisante pour la consommation humaine. Mais, on note des dégradations localisées dues aux pressions anthropiques et géologiques et une absence de surveillance unifiée à l’échelle du bassin. Bien que le bassin de la volta constitue une ressource stratégique, il reste vulnérable. De plus, les eaux souterraines peu profondes vitales pour l’eau potable, l’agriculture et la résilience climatique, restent encore mal connues, faiblement protégées et inégalement exploitées.

En partageant avec les experts le contenu de la note de justification du projet, le consultant a indiqué que le bassin de la volta dispose d’un potentiel hydrique significatif même considérable pour le développement de l’exploitation des eaux souterraines. Si les zones humides et les nappes phréatiques peu profondes jouent un rôle fondamental dans la recharge naturelle et la régulation hydrologique du bassin, il soutient en termes de défis, leur faible connaissance avec l’insuffisance et la fragmentation des données. A ces problèmes, il faut ajouter la pollution de plus en plus croissante qui affecte la qualité des eaux souterraines.

 De riches échanges et contributions des experts

La présentation des différents livrables a suscité d’intenses échanges avec des experts qui ont fait des contributions pertinentes. Appréciant la qualité du travail réalisé par le consultant, les échangés ont porté sur les données à compléter et des précisions à donner pour améliorer le contenu des documents.

En ce qui concerne les livrables 1 et 2 notamment l’état des lieux et la note de justification du projet, les participants ont suggéré entre autres, des précisions sur la zone de recharge, l’analyse diachronique pour mettre en exergue l’évolution de l’occupation du sol, l’hydrochimie dans le bassin, la répartition des populations dans le bassin de la volta, les indices de pollution pour faire ressortir les différents polluants et en fonction des pays…

Pour la note succincte du projet qui est le livrable 3, la proposition du titre du projet : »Projet Régional de Gestion Durable et Concertée des Eaux Souterraines Peu Profondes dans le Bassin de la Volta (GDCEPP-VOLTA) » présenté comme une réponse stratégique aux défis critiques identifiés dans le bassin de la Volta a fait l’objet de discussion. Ils ont préconisé que ce titre soit remplacé par celui-ci : « Projet Régional de Gestion Durable et Concertée des Eaux Souterraines Peu Profondes dans le Bassin de la Volta (GDEPP-VOLTA) « . En dehors du titre, les participants ont recommandé principalement au consultant, de revoir la liste des bénéficiaires directs et indirects et définir des cibles, donner du temps aux différents pays pour améliorer la proposition surtout, les objectifs spécifiques et les activités. Désormais tournés vers les prochaines étapes, les participants ont retenu donner encore du temps à chaque pays pour envoyer les amendements sur chacun des livrables en y complétant les données. De plus, chaque pays devra valider les activités proposées et les renvoyer à l’ABV.

Au terme de l’atelier, les participants ont manifesté leur satisfaction par rapport à la richesse des échanges avant de renouveler leur engagement pour les prochaines étapes.

Alain TOSSOUNON (Coll.)

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici