Après plus de deux siècles d’absence, un précieux symbole du royaume du Dahomey s’apprête à retrouver sa terre d’origine. Le Kataklè, tabouret royal à trois pieds, sera officiellement restitué au Bénin le 12 mai 2025.
C’est une nouvelle qui résonne avec une force particulière en cette Journée mondiale du patrimoine africain. Le Kataklè, pièce emblématique du trésor royal d’Abomey, sera bientôt de retour à Cotonou. L’information, révélée par Bip Radio, a été confirmée par le chargé de mission aux patrimoines et aux musées du président béninois, Alain Godonou, dans une interview accordée à RFI.
Une œuvre au destin singulier
Le Kataklè, ancien siège royal à trois pieds, incarne une part précieuse de l’histoire du royaume du Dahomey. Il fait partie des œuvres pillées pendant la période coloniale et longtemps considérées comme perdues. Sa redécouverte en Finlande a donc suscité un vif émoi dans les cercles patrimoniaux et politiques. « L’œuvre est en très bon état », affirme Alain Godonou, qui assure que toutes les dispositions sont prises pour un rapatriement sécurisé et symboliquement fort. La restitution de cette pièce rarissime constitue un nouveau jalon dans la dynamique de réappropriation culturelle engagée par le Bénin depuis plusieurs années.
Une délégation finlandaise attendue à Cotonou
La cérémonie de restitution sera marquée par l’arrivée à Cotonou d’une délégation finlandaise conduite par la ministre de la Culture Mari-Leena Talvitie, accompagnée d’hommes d’affaires. Ce geste symbolique de la Finlande s’inscrit dans une nouvelle dynamique de coopération autour de la mémoire et de la justice patrimoniale. Avec le Kataklè, c’est la 27ᵉ œuvre restituée au Bénin, après les 26 premières rapatriées par la France en 2021. Chacune d’elles, au-delà de sa valeur esthétique ou historique, représente un fragment d’identité retrouvée.
Un enjeu de souveraineté culturelle
Le retour du Kataklè souligne la volonté du Bénin de reconstruire son récit historique à travers ses propres objets. Plus qu’un simple retour matériel, c’est une réparation symbolique et un acte de souveraineté culturelle. Alors que le pays s’affirme de plus en plus comme un acteur majeur de la restitution des patrimoines africains, cette nouvelle étape confirme que la mémoire des peuples, longtemps éparpillée, peut retrouver ses racines.
Sources : Sparticulture
