Samedi 26 avril 2025, le conte « Hwenuxo » a fait son grand retour à l’Espace Culturel Le Centre. Pour la circonstance, c’est sur le metteur en scène, comédien, conteur professionnel, Patrice Toton, que l’Espace Culturel Le Centre a porté son choix pour faire voyager les enfants dans un monde aux mille aventures.
Le public était majoritairement constitué des enfants scouts catholiques du District Cardinal Bernardin Gantin de Cotonou. Pendant près de 2 heures, ils ont été tenus en haleine par le conteur professionnel franco-béninois Patrice Toton qui, enchainait les histoires aussi captivantes les unes que les autres mais surtout pleines d’enseignements. « L’intention au départ, c’est de raconter d’abord l’amitié, puisque c’est de jeunes enfants qui sont en scolarisation, donc ils ont besoin de développer, d’avoir des amis, d’avoir une place particulière à l’amitié dans leur vie. Donc, j’ai voulu raconter une histoire sur les valeurs de l’amitié. L’amitié est un bien précieux qu’il faut préserver, qu’il faut garder. Et quand on a des amis, il faut les aimer. C’est le sujet central de l’histoire. Ensuite, il y a eu deux histoires sur la qualité des enfants, le rapport avec les parents, l’amour que les parents portent aux enfants, et la façon dont les enfants, qu’ils soient petits, grands, beaux, moins beaux, peuvent réussir, à devenir un héros comme le petit Gunta, qui est plus petit que l’enfant Kirikou, mais qui a réussi à sauver tout un village d’un monstre » explique le conteur Patrice Toton. Il se dit émerveillé par la réaction des enfants. « En racontant dans ma technique, parfois je les interpelle, je les sollicite et je pose des questions à l’intérieur. Et immédiatement, ils réagissaient, ils me retournaient des mots, ils me rappelaient des situations que je venais d’évoquer. Donc, ils avaient une écoute particulière, bien suivie » laisse-t-il entendre, avant de remercier l’Espace Culturel Le Centre qui lui a donné l’opportunité de renouer avec le conte au Bénin, devant de jeunes écoliers.
« J’ai apprécié tellement l’histoire de Gunta, qui était un petit garçon. Malgré que le monstre l’insultait, il n’a pas regardé ça. Il a sauvé son village. J’aimerais être comme Gunta. L’histoire de l’oreille, de la main, du moustique, je trouve que ça se passe souvent. Quand nous sommes en train de dormir par exemple, les moustiques s’approchent de nos oreilles et la main tue souvent les moustiques ou les chasse » a confié l’enfant Adjiwanou Hesni
« J’ai aimé la deuxième histoire. Mais ce que moi, je n’ai pas apprécié, c’est pourquoi la main a pris la nourriture de l’oreille qui était malade sans son autorisation. Et en plus de ça, il ne voulait pas avouer son acte. Ça ne m’a pas plu » laisse entendre à son tour Karl Nora.
Les enfants préparés à l’art et à la culture
Revenant sur le choix du conteur Patrice Toton pour ce retour du conte, le Directeur de l’Espace Culturel Le Centre, Berthold Hinkati a souligné que le choix s’est fait de lui-même car, promoteur des Rencontres Internationales des arts de l’oralité (RIAO), Patrice Toton n’est plus à présenter. Il est satisfait de la réaction des enfants parce qu’ils étaient déjà préparés à tout ce qui est art et culture. « Vous n’êtes pas sans savoir qu’on programme beaucoup d’activités orientées vers le jeune public. Les ateliers, les contes, l’humour, le dessin, etc. Donc, ils savaient à quoi s’en tenir. Et avec la qualité des contes de Patrice Toton, ils se sont vus toucher directement. Et ils ont participé à tout le spectacle de bout en bout. On dirait même qu’ils connaissaient les contes. Cela prouve qu’on fait un travail souterrain. Et quand les professionnels sont là, ils découvrent toute la qualité de ce que nous faisons » a laissé entendre le Directeur de l’Espace Culturel Le Centre. Pour lui, si on veut promouvoir les arts et la culture, il faut penser aux enfants qui sont encore modelables. « Les enfants assimilent facilement. D’ici cinq ans, dix ans, vingt ans, je pense qu’ils feront la fierté de ce pays en matière des arts et de la culture. Nous ne voulons pas des résultats systématiques » fait comprendre Berthold Hinkati.
Bertrand HOUANHO