2ème édition du Forum des Jeunes Africains sur l’Économie Bleue (FOJAEB) : Trois jours d’intenses travaux pour catalyser le développement de l’économie bleue durable et inclusive en Afrique. Institutions internationales, gouvernements, secteur privé, experts, universitaires, femmes et jeunes ont croisé les idées pour concrétiser la feuille de route adoptée à la première édition du FOJEAB à Lomé.
près une cérémonie d’ouverture riche en couleur, les travaux de la 2ème édition du FOJAEB se sont déroulés autour du thème central “Économie Bleue durable : appropriation, innovations et performances pour la renaissance de l’Afrique”. C’est d’abord par un panel de haut niveau en guise de conférence inaugurale qu’ont débuté les travaux, sous la double modération de l’éminent professeur Martin NDENDE, Directeur du centre de Droit Maritime et Océanique de l’université de Nantes et de M. Nassim Oulmane, chef du Département Ressources Naturelles, Économie Verte et Bleue à la Commission Économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA), les éminents panélistes à l’instar du Dr Paubert Mahatante, Ministre de la Pêche et de l’Économie Bleue de Madagascar, Ernest TINDO, Expert en Economie Bleue et Président de l’OPJEB, Paul Holthus Président du World Ocean Council (WOC), Dr Edally Tovondrainy, Gouverneur de la région Atsimo Andrefana, Dicko Hamacire, Economiste Pays de la BAD à Madagascar, Mme Seynabou Diouf, Spécialiste Économie Bleue et emplois verts pour le Bureau pays l’Organisation Internationale du Travail (OIT) pour Madagascar, Comores, Maurice et les Seychelles, Mme Mioty Andriamparany, Secrétaire Générale du Ministère de la Jeunesse et des Sports de Madagascar ont décortiqué ledit thème. L’accent a été mis sur l’étendue du vaste territoire bleu de l’Afrique et ses immenses richesses, les outils régionaux et sous-régionaux de politique et de stratégie d’économie bleue disponibles, les efforts d’appropriation à tout point de vue y compris sécuritaire par les Etats et la nécessité de valoriser cette économie bleue africaine. Les panélistes ont également souligné la situation socio-économique fragile de la jeunesse africaine favorisant l’immigration clandestine qui occasionne des milliers de pertes en vie humaine de jeunes africains chaque année tout en incitant l’ensemble des parties prenantes à investir dans la jeunesse africaine et la mettre au cœur de l’économie bleue. Par ailleurs, les panélistes ont exhorté la jeunesse africaine à renforcer ses connaissances sur les océans, mers et autres milieux aquatiques afin d’innover pour contribuer à la renaissance de l’Afrique.
Concertation multipartite autour d’une table ronde
Présidée par le Dr Paubert Mahatante, Ministre de la Pêche et de l’Économie Bleue de Madagascar, la table ronde qui a eu lieu dans l’après midi du jeudi 17 avril 2025 dans la salle de conférence de l’hôtel Vahiné a permis un dialogue direct entre Gouvernements, Partenaires Techniques et Financiers (PTFs), Secteur Privé, Universités, centres de formation et les représentants de jeunes et femmes autour des projets dans l’économie bleue, à fort impact pour une masse critique de jeunes africains. Pendant deux heures d’horloge, et suite aux présentations de l’OIT et de l’OPJEB respectivement assurées par Mme Seynabou Diouf et M. Ernest TINDO, les propositions concrètes axées sur le renforcement de l’employabilité des jeunes ont émergé des discussions des acteurs sous la modération de M. José Victor RANDRIANARIMANANA, Directeur chargé de la Gouvernance de l’Océan et de la Planification Spatiale Marine au Ministère de la Pêche et de l’Économie Bleue de Madagascar. La table ronde a mis en lumière la nécessité d’une approche intégrée, fondée sur la formation, l’innovation, la bonne gouvernance et la coopération entre tous les acteurs publics et privés pour renforcer l’employabilité des jeunes, promouvoir l’entrepreneuriat vert et bleu, et assurer un développement durable et inclusif de l’économie bleue en Afrique.
Diversification des thématiques des panels pour cerner tous les contours de l’économie bleue
La 2ème édition du FOJAEB a eu le mérite d’inclure l’essentiel des sous-secteurs qui composent l’économie bleue dans les thématiques des panels valorisant ainsi le caractère transversal et multisectoriel de l’économie bleue. Cette démarche du FOJAEB a pour but de promouvoir une vision holistique et une gouvernance inclusive de l’économie bleue favorables au développement de chaînes de valeur. Ainsi, le FOJAEB, carrefour scientifique et de partage d’expériences de haut niveau, n’a pas dérobé à sa réputation. En effet, la deuxième journée du vendredi 18 avril 2025 a été rythmée par cinq panels animés par des experts de renom sur plusieurs thématiques.
Le premier panel a porté sur le thème de la “Gestion des pêcheries et développement de l’aquaculture pour la sécurité alimentaire en Afrique” et a permis de mettre en lumière le rôle stratégique de la pêche durable et de l’aquaculture pour la sécurité alimentaire et l’emploi des jeunes. Ainsi, la pêche illicite, non déclarée et non règlementée (Pêche INN) et le changement climatique ont été identifiés comme causes majeures de la malnutrition et de la paupérisation des communautés des pêcheurs en Afrique. L’Afrique doit, d’une part miser sur la recherche, les innovations et le développement de l’aquaculture et autres filières telle que la spiruline pour renforcer sa sécurité alimentaire, et d’autre part renforcer la sécurisation de ses ressources halieutiques en milieu naturel, ont souligné les experts.
S’en est suivi le deuxième panel sur le thème “Shipping et performances des ports en Afrique” au cours duquel les discussions ont abouti à la nécessité pour l’Afrique de renforcer la modernisation des infrastructures physiques portuaires, la digitalisation et facilitation des échanges, la connectivité à travers le cabotage dans le contexte de la Zone de Libre Échange Continental Africaine (ZLECAf). Aussi, l’Afrique doit-elle renforcer son positionnement sur le vaste marché du shipping et s’impliquer davantage dans la décarbonisation du transport maritime.
Le troisième panel quant à lui a porté sur le thème du “Tourisme balnéaire et Eco-tourisme : Potentiels et enjeux pour le développement de l’Afrique”. Il est indispensable de valoriser le patrimoine côtier et insulaire africain, tout en intégrant les enjeux environnementaux, climatiques et communautaires pour tirer profit de l’économie bleue. Les experts ont mis l’accent sur le fait que le tourisme est le sous-secteur de l’économie bleue qui draine le plus de monde et a un contact direct avec les populations locales. Pour en tirer pleinement profit, il est indispensable de développer les infrastructures d’accueil, la connectivité aérienne, renforcer la sécurité pour la quiétude des touristes, de mettre en place des circuits touristiques entre plusieurs pays, mettre en avant les atouts naturels et culturels dans le marketing de promotion des destinations touristiques africaines.
Le quatrième panel a été consacré aux “Innovations technologiques et développement de l’économie bleue durable”. Il a permis de découvrir plusieurs innovations technologiques qui ont propulsé la performance des ports et chaine logistique à l’instar du Port Community System (PCS) et du Port Operating System (POS) de la SOGET, la contribution de l’intelligence artificielle (IA) aux mutations des ports à l’instar de GALILEO de Airudi, les câbles sous-marins avec la société Orange Marine, les télécommunications avec l’entreprise Yas et bien d’autres. Cette tribune a permis également d’exposer les axes d’intervention du ‘’Pôles Intégrés de Croissance (PIC)’’de Madagascar ainsi que ses réalisations.
Le cinquième panel et dernier de la journée du 18 avril 2025 a abordé le thème de l’ “Action climatique et protection des écosystèmes marins et côtiers”. La récurrente question du changement climatique et ses corollaires ainsi que les activités humaines néfastes à l’environnement marin et côtier ont fait l’objet de vifs échanges. Il faut mettre l’humain au cœur des initiatives écologiques et faire des études d’impact environnemental avant la mise en œuvre de tout projet, ont martelé les panélistes.
La dernière journée du FOJAEB a été meublée également par deux (02) panels stratégiques pour conclure les travaux. Dans un premier temps, les participants au FOJAEB se sont penchés sur le thème “État des lieux à aujourd’hui et planification, prospective sur les formations et les emplois dans l’économie bleue”.
les différents panélistes ont mis l’accent sur les besoins actuels et futurs du marché dans les différents sous-secteurs de l’économie bleue et les compétences à intégrer dans les curricula de formation pour garantir une meilleure intégration des jeunes. Dans un second temps, le thème “Mécanismes innovants pour le financement de l’économie bleue : Finance climatique et finance bleue” a fait l’objet de discussions. Les experts ont mis en exergue les mécanismes et fonds existants ainsi que la nécessité de mettre en valeur le Carbonne bleu.
CellCom/FOJAEB