Le monde pleure la disparition du Pape François, un guide spirituel dont la voix portait l’espérance et la fraternité. Ayant eu l’immense privilège de le rencontrer à deux reprises, en 2018 et 2022, je rends aujourd’hui hommage à son héritage, en particulier à sa vision de l’éducation comme moteur de la démocratie et de la paix. Ses paroles, relayées par la Fondation pontificale Gravissimum Educationis, continuent d’éclairer notre chemin dans un monde fracturé.
L’éducation, clé d’un monde meilleur
Le 25 juin 2018, lors d’une audience au Vatican, le Pape François affirmait avec force : « Ce n’est qu’en changeant l’éducation que l’on peut changer le monde. » Face aux membres de la Fondation Gravissimum Educationis, il plaidait pour une éducation en réseau, unissant écoles, universités et disciplines dans une quête commune du bien commun. Cette vision, qui m’a profondément marqué, faisait de l’école une communauté vivante, où élèves et professeurs tissent des liens authentiques et où le dialogue intergénérationnel nourrit l’espérance.
François exhortait à donner une « âme au monde global ». Dans une mondialisation souvent dominée par des intérêts économiques, il appelait à une formation intellectuelle et morale, capable de valoriser les opportunités du monde connecté tout en corrigeant ses dérives. Ses trois piliers – identité chrétienne, excellence académique et engagement pour le bien commun – restent un guide pour repenser l’éducation comme un levier d’espérance.
Un plaidoyer vibrant pour la démocratie
Le 18 mars 2022, lors du congrès de la Fondation sur le thème « Éduquer à la démocratie dans un monde fragmenté », le Pape François livrait un message d’une actualité poignante. Condamnant les guerres, les génocides et les « sauvageries » humaines, il soulignait l’urgence d’éduquer à la démocratie pour contrer deux fléaux : le totalitarisme, qui étouffe les libertés, et le sécularisme, qui ferme la porte au dialogue transcendant.
Avec une sagesse lumineuse, il proposait trois voies pour transmettre les valeurs démocratiques aux jeunes générations :
Éveiller l’amour de la démocratie. François encourageait à faire apprécier aux jeunes la valeur d’un système démocratique, imparfait mais garant de libertés fondamentales, célébrant l’universalité sans imposer l’uniformité.
Ancrer le bien commun dans la charité. Il rappelait que le bien commun ne se défend pas par la force, mais par l’amour. Une nation qui s’impose par la violence sème l’injustice ; seule la charité peut unir la « famille humaine ».
Exercer l’autorité comme un service. Avec humilité, il invitait à vivre l’autorité comme un don pour faire grandir la communauté, un rempart contre l’autoritarisme et un moteur pour la « civilisation de l’amour ».
Un héritage pour l’avenir
Les rencontres avec le Pape François ont en partie inspiré les 10 Principes de l’économie de l’Être, un cadre pour une société centrée sur la dignité humaine. Son appel à soutenir le Pacte éducatif mondial demeure une invitation à unir nos forces pour l’éducation des jeunes générations. Dans un monde marqué par les crises, ce pacte reste un outil précieux pour bâtir un avenir de justice et de fraternité.
En nous quittant, le Pape François laisse un message intemporel : « La voie de la destruction est facile à emprunter, mais elle produit beaucoup de dégâts ; seul l’amour peut sauver. » Ses paroles continuent de résonner, nous enjoignant d’éduquer à la démocratie, au dialogue et à la paix. À nous de porter son flambeau, avec courage et optimisme, pour honorer sa mémoire et construire un monde à la mesure de son espérance.