À un an des élections générales de 2026 au Bénin, Adrien Houngbédji, membre de la mouvance présidentielle, intensifie ses déclarations sur la sauvegarde des acquis démocratiques. Pendant ce temps, l’Opposition, pourtant concernée par ces questions préjudiciables pour sa survie reste monotone.
Prévues respectivement pour le 11 janvier et le 12 avril 2026, les élections législatives, communales et la présidentielle préoccupent les esprits. Le Bénin traverse une situation politique inédite depuis son renouveau démocratique, et le désintérêt pour ces élections se lit sur de nombreux visages. Dans un climat de méfiance justifiée, aucun acteur politique ne souhaite attirer l’attention, craignant de contrarier d’autres intérêts avant les élections. Avec de nombreux opposants en exil ou en prison, la méfiance est encore plus forte. À un an de ces échéances électorales, l’Opposition, bien que capable de renverser le rapport de forces, semble de plus en plus apathique sur des questions essentielles pour sa survie. Malgré un code électoral jugé dangereux et un nombre élevé d’emprisonnements et d’exilés politiques, son dynamisme semble fléchir. Restée et accusée à tort ou à raison de manquer de stratégie et de cohésion face aux ruses du pouvoir en place, toutes ses réactions pour renverser la tendance sont restées limitées et infructueuses. Cette attitude, attribuée à des sentiments de désespoir, complique la possibilité d’une résistance efficace face à une situation jugée par plus d’un, de recul démocratique croissant. Dans ce contexte où les enjeux démocratiques sont cruciaux, le manque d’initiatives significatives et d’actions concertées de toute l’Opposition comme cela a été le cas à la veille de la Présidentielle de 2011, laisse perplexes de nombreux observateurs.
Houngbédji se démarque
Alors que l’Opposition peine à trouver le fil d’Ariane face aux défis démocratiques actuels, des voix se font entendre au sein de la mouvance. Adrien Houngbédji, membre influent de l’Union progressiste le Renouveau (Up-R) et ancien Président de l’Assemblée nationale, ne reste pas inactif. Depuis peu, il interpelle régulièrement les gouvernants sur l’importance d’un retour aux valeurs démocratiques, demandant la libération des prisonniers politiques, le retour des exilés, la relecture du code électoral et la participation sans entraves de l’Opposition aux prochaines élections. Ses interventions, qui ne sont qu’une démarcation inédite de la position de cette mouvance, suscitent un intérêt croissant pour la sauvegarde des acquis démocratiques. En abordant ces enjeux, Adrien Houngbédji cherche à se distancier de la ligne dure du gouvernement, de ses appréhensions d’antan et de celles de ses alliés. Ses déclarations, bien que parfois ambiguës, appellent à un rassemblement autour du dialogue politique et du respect des droits démocratiques. En s’engageant ainsi, il espère renforcer sa légitimité et celle de son entourage dans un contexte incertain, où la cohésion est plus cruciale que jamais. L’Opposition a ainsi le devoir de concilier ses positions et de revoir ses stratégies, pour des actions plus fortes et résonnantes. Adrien Houngbédji ne fait que lui montrer le chemin.
J.G