Home Bénin Gouvernance de la Rupture: Talon-Djogbénou : qui inspire qui ?

Gouvernance de la Rupture: Talon-Djogbénou : qui inspire qui ?

0

Invité à la Conférence inaugurale du deuxième trimestre de l’Institut des artisans de justice et de paix (Iajp/Co, le président de l’Union progressiste pour le Renouveau (Up-R), Joseph Djogbénou, a exposé sa vision sur « L’impératif de la bonne gouvernance pour relever les défis actuels ». De son exposé, on retient que pour Joseph Djogbénou, la politique trouve sa raison dans le besoin et l’impuissance de l’individu à se suffire, la gestion de cette tension permanente entre la rareté des ressources et l’abondance des besoins. « Gouverner, c’est choisir » laisse entendre Joseph Djogbénou en soulignant que tout choix implique exclusion.

Il va sans dire que « Gouverner, c’est exclure ». De tels propos venant de la bouche de celui à qui il est reproché l’invention du Certificat de conformité, lequel est à la base de l’exclusion de l’Opposition aux législatives de 2019, avec son corollaire d’émeutes et de répression militaire dans le sang, font croire que tout ce qui est fait depuis 2016 contre l’Opposition a été pensé et mis en œuvre de façon méthodique. Si on sait à qui incombe la responsabilité de cette politique d’exclusion, on peut se demander qui en est le maitre penseur ?

On sait que Djogbénou et Talon étaient des amis avant 2016. Le 1er est connu pour avoir été l’avocat personnel du second notamment dans le dossier tentative de coup d’Etat et d’empoisonnement. Alors opposant au régime Yayi, Joseph Djogbénou a pris des positions qui lui ont valu la réputation de défenseur des libertés. Mais en quittant la Société civile, qu’il considère comme organe de proposition, pour prendre des responsabilités au niveau de l’Etat, organe de décision, l’homme a montré un autre visage, tout le contraire de la réputation qu’il s’est faite dans la Société civile. Lui qui était au-devant des magistrats en marche sur l’Assemblée nationale pour protester contre le retrait de droit de grève, était assis dans la peau du Ministre de la justice, Garde des sceaux, pour demander à l’Assemblée nationale de voter pour le retrait de droit de grève aux magistrats. Président de la Cour constitutionnelle, il a sorti, d’où on ne sait, le fameux Certificat de conformité, pièce qui a permis d’exclure l’Opposition aux Législatives de 2019. De tout ce qui s’est passé depuis 2016, quand on fait le lien avec les propos de Djogbénou aujourd’hui, on ne peut que voir sa main derrière. Mais alors, le Djogbénou d’hier tenait-il un autre langage quand il se retrouvait seul avec son ami Patrice Talon ? Ou bien, une fois Talon au pouvoir, celui-ci a convaincu son ami défenseur des libertés, de sa vision à lui en matière de restriction des libertés pour mieux gouverner ? Des deux, qui a changé le discours de l’autre ou qui, par le discours, infléchit l’action de l’autre ?

M.M

NO COMMENTS

LEAVE A REPLY

Please enter your comment!
Please enter your name here

Quitter la version mobile