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Madagascar Le ministère de la Pêche et de l’Économie Bleue trace un avenir durable pour les océans et les communautés côtières

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À l’aube de 2024, le Ministère de la Pêche et de l’Économie Bleue (MPEB) de Madagascar a franchi une étape décisive dans la transformation de son secteur maritime et aquacole. Face à des défis environnementaux croissants et à la pression sur les ressources maritimes, le gouvernement malgache a pris des mesures audacieuses pour promouvoir une économie bleue durable. À travers un ensemble d’initiatives stratégiques allant de la modernisation des infrastructures de pêche à la lutte contre la pêche illégale, le MPEB cherche à renforcer la résilience des communautés côtières tout en protégeant ses précieux écosystèmes marins. Ce dossier met en lumière les principales réalisations du ministère en 2024 et ses ambitions pour l’avenir, un avenir qui repose sur l’équilibre entre exploitation responsable et préservation des océans.

En 2024, le Ministère de la Pêche et de l’Économie Bleue (MPEB) de Madagascar a réalisé des avancées significatives dans le développement de l’économie bleue, un secteur crucial pour l’avenir du pays. Face à la pression croissante sur les ressources maritimes et les écosystèmes côtiers, le ministère a redoublé d’efforts pour renforcer la gestion des ressources halieutiques, promouvoir l’aquaculture durable, et soutenir les communautés de pêcheurs. Une véritable transformation est en marche, propulsée par une série de projets et de réformes ambitieuses.

Des infrastructures de pêche modernisées et une formation renforcée

L’une des priorités du MPEB en 2024 a été l’amélioration des infrastructures de pêche et la formation des pêcheurs artisanaux. Le ministère a distribué plus de 8 000 kits de sécurité en mer** et formé près de 2 800 pêcheurs à la pêche à la palangre. Ces initiatives visent non seulement à améliorer la sécurité des pêcheurs, mais aussi à accroître leur productivité et à assurer une exploitation durable des ressources maritimes.

Le MPEB a également facilité l’accès à des équipements modernes en distribuant 7 226 matériels de pêche et 1 086 kits de valorisation des produits halieutiques. Ces équipements, allant des pirogues en fibre de verre aux filets multifilaments, permettent aux pêcheurs d’améliorer la qualité de leur travail et d’accroître leurs revenus. En outre, le ministère a distribué plus de 1 840 000 alevins pour favoriser le rempoissonnement des stocks halieutiques, avec un focus particulier sur le Tilapia et la Carpe, essentiels pour l’aquaculture locale.

L’aquaculture, moteur de la durabilité et de la croissance

L’aquaculture est un secteur clé du développement économique durable à Madagascar, et en 2024, les efforts du MPEB pour renforcer cette industrie se sont intensifiés. Plus de 20 000 aquaculteurs ont été formés, et 11 392 sites aquacoles ont été rendus opérationnels. Le ministère a mis en place un dispositif d’aquaculture urbaine, permettant ainsi d’étendre la production aquacole dans les zones urbaines et de diversifier les sources de revenus pour les communautés côtières.

Les formations en algoculture, holothuriculture et crabiculture ont permis à de nombreux jeunes et femmes de se lancer dans ces secteurs porteurs. En effet, en 2024, 38 940 personnes ont été formées à ces techniques, soutenant ainsi la promotion de l’emploi bleu. En parallèle, le MPEB a distribué des intrants piscicoles et des matériels spécialisés, notamment des cages de pisciculture, des étangs piscicoles et des extrudeuses artisanales pour améliorer la productivité des pisciculteurs.

Lutte contre la pêche illégale et promotion de la sécurité sanitaire

Le MPEB a intensifié ses efforts pour lutter contre la pêche illégale et renforcer la surveillance des ressources maritimes. En 2024, 56 missions en mer ont été menées, avec 3 arrestations de bateaux étrangers pratiquant la pêche illégale dans la Zone Économique Exclusive (ZEE) malgache. Ce contrôle accru vise à garantir la durabilité des stocks de poissons et à protéger l’écosystème marin contre les pratiques destructrices.

Parallèlement, la sécurité sanitaire des produits halieutiques est devenue une priorité majeure. Plus de 1 687 inspections sanitaires ont été effectuées, garantissant la qualité des produits destinés à l’exportation. En 2024, Madagascar a exporté 26 541 tonnes de produits halieutiques, générant ainsi près de 731 milliards d’Ariary de revenus pour l’économie nationale.

Un avenir pour l’économie bleue : Perspectives pour 2025 et au-delà

Les perspectives pour 2025 sont tout aussi ambitieuses. Le MPEB prévoit de distribuer 12 000 kits de sécurité en mer, de former 2 800 pêcheurs supplémentaires à la pêche à la palangre, et d’augmenter le nombre de matériels de pêche distribués pour atteindre 3 800 unités. Une attention particulière sera portée à l’installation de nouvelles infrastructures aquacoles, avec la mise en place de 1 500 étangs piscicoles et l’installation de 150 cages de pisciculture.

Le ministère prévoit également de renforcer son système de surveillance en mer, avec la mise en place de drones et l’augmentation du nombre d’inspecteurs pour mieux lutter contre la pêche illégale. En matière de sécurité sanitaire, il est prévu de réaliser 1 600 inspections  supplémentaires et de délivrer 2 800 certificats sanitaires à l’export.

L’une des initiatives les plus importantes pour 2025 concerne la promotion de l’économie bleue et le développement d’un cadre réglementaire pour les zones maritimes sous juridiction. Le MPEB prévoit de mettre en place des mécanismes de financement et de soutien à l’entrepreneuriat bleu, favorisant ainsi la création d’emplois durables dans les secteurs de la pêche et de l’aquaculture.

 Une route semée d’embûches, mais prometteuse

Bien que le chemin reste semé d’embûches, notamment en raison des défis environnementaux et des pratiques de pêche illégale, Madagascar trace une voie claire vers un avenir durable pour ses océans. Le MPEB, avec le soutien des communautés locales et des partenaires internationaux, continue de poser les fondations d’une économie bleue robuste et inclusive. En consolidant ses réalisations de 2024 et en poursuivant ses efforts en 2025, le ministère espère non seulement protéger ses écosystèmes marins, mais aussi offrir de nouvelles opportunités économiques pour les générations futures.

Dans ce contexte, l’avenir de Madagascar dépendra de sa capacité à conjuguer exploitation responsable de ses ressources maritimes et développement durable au service des communautés côtières. Une tâche complexe, mais ô combien cruciale pour un pays dont l’économie repose en grande partie sur ses océans.

Thomas AZANMASSO

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