Home Bénin Critiques contre le régime de la Rupture: Azannaï, l’intouchable !

Critiques contre le régime de la Rupture: Azannaï, l’intouchable !

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Certains ont juste dit « 5 ans, c’est 5 ans » pour se retrouver soit en prison, soit en exil. D’autres sont poursuivis pour « incitation à la rébellion et harcèlement par le biais d’un système électronique ». C’est le cas, par exemple, de l’ex-patron des flics Louis Philippe Houndégnon. Depuis 2016, tout suffit pour mettre hors d’état de nuire les opposants au régime de la Rupture. C’est devenu une évidence que ça ne fait pas bon vivre d’être opposant et de surcroit critiquer le régime tout le temps. Depuis 2016 au Bénin, toute personne qui critique le régime de Cotonou, s’il n’est pas en exil ou déjà en prison, est perçue comme un prisonnier ambulant, peu importe si elle emploie des mots doux. Ceux qui osent continuer dans cet environnement sont chaque jour rappelés à l’ordre par leurs proches qui ne voudraient pas qu’il leur arrive quelque chose.

Mais quelqu’un se dégage du lot, depuis environ 8 ans. Depuis qu’il a claqué la porte du Gouvernement de Patrice Talon, Candide Azannaï ne manque aucune occasion pour clouer au pilori le régime Talon dans ses choix, ses options. Il n’y a rien que fasse le Gouvernement qui trouve grâce aux yeux de Candide Azannaï. Ses récriminations prennent de l’ampleur au fur et à mesure ses sorties augmentent. Mais contrairement aux opposants en prison ou en exil, Candide Azannaï n’est pas du tout inquiété. A quoi cela peut-il être dû si on sait que des gens comme Alexandre Hountondji, Joseph Tamègnon, Nadine Okoumassoun et autres ont été arrêtés puis libérés. Les deux premiers l’ont été pour « Terrorisme et atteinte à la sureté de l’Etat ». Après, leur chef d’accusation a été requalifié en « Adhésion à une atteinte en vue de commettre un acte terroriste pour déstabiliser les institutions de la nation ». Quant à Nadine Okoumassoun, elle a été arrêtée pour des infractions commises pendant la Présidentielle de 2021. Sauf que jusqu’à sa libération, on n’a jamais su qu’elles étaient ces infractions. Même chose pour Ali Houdou et d’autres. Dans ce cas, il ne fait l’ombre d’aucun doute que ce sont des propos tenus, dans une circonstance donnée, qui ont valu à ces personnes des fortunes diverses. Elles ne seraient pas libérées si non. Mais alors pourquoi, les propos de Candide Azannaï ne dérangent pas au point qu’il soit envisagé d’attenter à sa liberté ? Pour le pouvoir, Azannaï est-il considéré comme « le chien qui aboie mais qui ne mord pas » ? Rappelons que son inaction fait partie des raisons pour lesquelles, il se retrouve seul dans l’Opposition. C’est bien de critiquer. Mais se résigner à subir arrange le pouvoir. C’est cela que le parti Les Démocrates a refusé en participant aux élections avec les lois querellées. Le boycott de toutes les élections que prône Candide Azannaï suppose laisser le terrain pour que Patrice Talon déroule son programme en roue libre, sans aucune inquiétude. C’est cela qui rend son combat suspicieux aux yeux des autres forces politiques de l’Opposition. Et le fait qu’il peut critiquer le régime sans rien craindre depuis 8 ans donne de l’eau au moulin de ceux qui pensent qu’il est peut-être en mission. Ou c’est juste parce qu’il est inoffensif ?

M.M

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