En matière de système éducatif, il s’agit de créer un environnement propice à l’épanouissement de l’esprit d’apprentissage, grâce à des investissements stratégiques et à une pédagogie de qualité, qui ensemble déterminent l’impact et l’efficacité des enseignements. Il s’agit de mettre en place des commodités qui englobent les éléments clés tels que les enseignants, les parents, les infrastructures, les méthodes d’enseignement, les matériels et instruments didactiques, ainsi que les laboratoires et les travaux de recherche. En termes simples, elles reposent essentiellement sur la capacité d’assurer le financement durable de l’enseignement comme le vecteur de toutes les innovations technologiques notamment de production, de la productivité et des chaînes de valeur nécessaires à la dynamisation de l’économie.
C’est la raison pour laquelle, devant l’ampleur du retard technologique de l’Afrique et les exigences croissantes d’une projection globale axée sur l’intelligence économique et l’interdépendance, il apparaît que les micro-États isolés ne sont pas viables à long terme. La durabilité et l’efficacité des systèmes éducatifs, tout comme celle des nations elles-mêmes, nécessitent une approche intégrée et collaborative pour répondre aux défis contemporains. L’économie africaine doit être fondée sur des activités de production et de services intensives en savoir-faire et en haute valeur ajoutée technologique. Cela permettra de rationaliser les ressources humaines et naturelles, en adoptant comme principe : « plus de savoirs, moins de ressources matérielles et moins de gaspillages. »
A ce titre, les ressources financières seront le moteur indispensable pour assurer le bon fonctionnement et la durabilité des services de base comme l’eau, la santé, l’éducation, ainsi que la rémunération des enseignants et le développement des infrastructures. C’est ce qui permettra non seulement de construire ces systèmes, mais aussi de les maintenir, de les moderniser et de les rendre accessibles à tous. Dès lors, le défi majeur réside dans la mobilisation efficace et durable des moyens budgétaires. Cela appelle les modalités suivantes :
- Créer une économie forte et viable : Développer des secteurs clés, diversifier les sources de revenus et stimuler la production locale ;
- Assurer une gestion transparente et efficace : Veiller à ce que chaque investissement soit bien orienté vers des projets prioritaires et impactants ;
- Attirer et retenir des financements : Que ce soit à travers des initiatives de la diaspora ou des partenariats publics-privés, des investissements étrangers ;
- Impliquer tous les acteurs : Les citoyens, les gouvernements, le secteur privé, et même les organismes internationaux doivent collaborer pour atteindre ces objectifs.
I – Stratégie de mobilisation les ressources
Bien que les ressources financières soient cruciales, la façon dont elles sont mobilisées, gérées et investies est tout aussi importante pour relever ce défi et répondre aux besoins fondamentaux des populations. Cependant, un pays comme le Bénin peut adopter des stratégies diversifiées et innovantes pour mobiliser des ressources tout en maximisant leur impact. C’est la capacité de produire des innovations institutionnelles, technologiques et managériales qui attirent les investisseurs nationaux et étrangers avec la garantie d’un effort assidu de sécurisation de la capacité nationale à produire de la richesse à partir de l’éducation nationale en articulation avec la recherche. En combinant ces approches, le Bénin peut non seulement mobiliser les ressources nécessaires, mais aussi les utiliser de manière stratégique pour soutenir un développement durable et inclusif. L’approche intelligente et audacieuse pour mobiliser les ressources devra porter sur :
- La valorisation des ressources locales
- Le renforcement du capital humain : Investir dans l’éducation, la formation professionnelle, l’amplification des compétences et la recherche-développement pour doter la population d’un savoir-faire compétitif ;
- La responsabilisation de l’élite nationale : Engager les cadres et leaders locaux à contribuer activement au développement socio-économique par des actions concrètes ;
- La création d’un environnement de paix et de cohésion sociale : Favoriser un cadre de vie harmonieux et inclusif qui encourage les investissements et la stabilité ;
- Le changement de mentalité : Promouvoir une culture de progrès, d’innovation et d’autosuffisance pour réduire la dépendance aux ressources extérieures ;
- La promotion des innovations locales : Soutenir les idées, solutions et technologies développées localement pour répondre aux besoins spécifiques du pays ;
- L’investissement dans l’aménagement du territoire comme une stratégie volontariste de construction de la Nation : Encourager un esprit de solidarité et d’unité nationale pour relever les défis communs.
- Le développement de l’agriculture avec une forte domestication des chaînes de valeur par l’industrialisation de chaque filière de production, de transformation et d’accès au marché : Investir dans la transformation locale des produits agricoles (comme le riz, l’anacarde, le coton, le maïs) pour augmenter la valeur ajoutée et créer des emplois.
- L’exploitation durable des ressources naturelles : Développer des industries autour des ressources minières et énergétiques non polluantes et basées sur l’économie circulaire ainsi que le soutien aux initiatives de résilience territoriale pour accroître les innovations d’adaptation aux changements climatiques.
- Le renforcement du secteur privé
- Donner aux collectivités territoriales un rôle et un pouvoir accrus dans la promotion des économies locales inductrices d’emplois de proximité pour la jeunesse et les femmes avec une digitalisation des modes de paiement des transactions économiques ;
- Le partenariats public-privé (PPP) : Impliquer le secteur privé dans des projets d’infrastructure pour partager les coûts et les profits afin de stimuler l’innovation ;
- L’encouragement des petites et moyennes entreprises (PME) : Accorder des incitations fiscales, des financements accessibles et organiser des programmes de formation pour soutenir les PME ;
- Les coopératives et entreprises : Favoriser le développement des coopératives pour permettre une mise en commun des ressources au niveau communautaire, ce qui facilite l’accès au financement et l’optimisation des résultats dans les secteurs clés tels que l’agriculture, l’artisanat et le commerce. Encourager les entreprises locales à adopter des modèles économiques durables et compétitifs pour renforcer leur résilience sur les marchés nationaux et internationaux ;
- Les industries : Soutenir la création et la modernisation des industries nationales, notamment dans les secteurs prioritaires comme l’agro-industrie, l’énergie et la manufacture. Mettre en place des zones industrielles spécialisées pour favoriser la production locale, attirer des investissements et créer des chaînes de valeur compétitives.
- La diversification des sources de financement
- La mobilisation de la diaspora : Exploiter le potentiel financier et intellectuel des Béninois à l’étranger à travers des obligations spécifiques ou des projets communautaires ;
- Les financements innovants : Mettre en œuvre des mécanismes comme les obligations vertes pour financer des projets écologiques (énergie renouvelable, gestion environnementale) ;
- Les investissements étrangers : Améliorer le climat des affaires en réduisant la bureaucratie et en mettant en avant les opportunités locales pour attirer les investisseurs étrangers ;
- Le développement des infrastructures stratégiques
- La priorisation des infrastructures génératrices de revenus : Construire ou moderniser des ports, des zones industrielles et des réseaux de transport pour renforcer l’économie ;
- L’investissement dans l’éducation et la formation : Développer des écoles, des centres de formation et des programmes adaptés pour renforcer le capital humain.
- La promotion de l’économie numérique :
- La digitalisation des services publics : Moderniser les services administratifs grâce aux technologies numériques pour améliorer la transparence et réduire les coûts ;
- L’encouragement des start-ups : Soutenir les start-ups locales dans des secteurs comme la fintech, l’agriculture intelligente et la santé numérique ;
- La renforcement de la gouvernance et de la transparence
- La lutte contre le détournement : Mettre en place des mécanismes pour garantir la transparence dans la gestion des finances publiques.
- Le suivi et évaluation : Assurer un suivi rigoureux des projets financés pour maximiser leur impact et atteindre les objectifs fixés.
II – La qualité des enseignants
Les enseignants jouent un rôle clé dans les aptitudes élevées des apprenants. Les enseignants ne seront pas seulement bien formés, mais ils seront aussi hautement respectés dans la société, souvent comparés à des professionnels de haut rang comme les médecins ou les avocats. Pour renforcer l’excellence des enseignants, il sera nécessaire de prendre les dispositions ci-après :
a)Le recrutement rigoureux : Les enseignants devront passer par des processus de sélection exigeants, incluant des examens compétitifs et des formations intensives.
b)La formation continue : Ils bénéficieront de formations régulières pour perfectionner leurs compétences pédagogiques et se tenir à jour sur les méthodes d’enseignement.
c)L’engagement et le dévouement : Leur statut prestigieux s’accompagnera d’une véritable vocation, car ils doivent savoir et comprendre que leur rôle est central dans le développement de la nation.
d)Le soutien institutionnel : Le gouvernement leur fournira des ressources pédagogiques avancées, des outils technologiques modernes, et un environnement favorable à leur mission éducative.
Ce faisant, pour avoir passé quelques années au CPO – Porto-Novo (Centre de Perfectionnement des Officiers) en tant qu’enseignant, je comprends parfaitement les exigences émotionnelles et psychologiques dans le respect des principes de la pédagogie pour la préparation et le déroulement des cours ainsi que pour la correction des devoirs ou épreuves. C’est l’une des raisons qui militent en faveur de la limitation des positions intermédiaires par rapport à la situation administrative des enseignants. Pour donner la preuve de leur dévouement, ils doivent être conscients de ce qu’ils font au service de la nation. La fondation d’une éducation nationale réussie se situant aux cours primaire et secondaire, des dispositions idoines doivent être prises pour que les enseignants bien qualifiés soient affectés dans ces ordres d’enseignement.
La clé de voûte de sauvegarde et de contrôle des aptitudes pédagogiques reste et demeure la formation continue. C’est également l’une des raisons pour lesquelles chaque enseignant doit avoir son ordinateur avec des logiciels appropriés pour les cours et les examens en présentiel ou en ligne NB : Le salaire initial est calculé sur la base du diplôme.
III – La qualité des infrastructures scolaires et universitaires
Il est impératif d’assainir le cadre d’apprentissage afin de permettre le véritable décollage psychologique et mental dès l’école. Cette étape constitue un pivot essentiel pour transformer le système éducatif béninois. Elle repose sur les actions suivantes :
- Arrêter la création de nouveaux établissements pour les enseignements maternel, primaire, collèges, et lycées, à l’exception des quatre nouveaux lycées internat, des universités dédiées à la formation d’ingénieurs et des centres de recherche proposés précédemment ;
- Reconstruire et assainir tous les établissements scolaires afin de garantir un environnement d’apprentissage moderne et adapté ;
- Rendre l’enseignement supérieur quelque peu élitiste ce qui suppose un assainissement des universités pour refléter leur importance en tant que hauts lieux de savoir et de référence nationale.
Cette vision ambitieuse de transformation du système éducatif béninois doit intégrer les paramètres et caractéristiques pédagogiques décrits ci-après :
1) Les caractéristiques des établissements scolaires (R+2)
a)L’architecture des infrastructures
Construction en R+2 pour maximiser l’espace et offrir des environnements d’apprentissage modernes ;
Intégration de salles de classe spacieuses, bien ventilées et équipées de technologies éducatives (tableaux interactifs, projecteurs) ;
Espaces dédiés aux activités parascolaires : bibliothèques, salles de sport, et espaces verts pour favoriser le bien-être des élèves.
b)L’assainissement et la sécurité
Assainissement complet des établissements : gestion des déchets, accès à l’eau potable, et installations sanitaires modernes ;
Clôtures et systèmes de sécurité pour garantir la protection des apprenants.
c)Les matériels pédagogiques
Fourniture de matériels didactiques adaptés (livres, outils numériques, instruments scientifiques) ;
Création de laboratoires pour les sciences et la technologie, favorisant l’apprentissage pratique.
2) Les caractéristiques des universités et centres de recherche
a)Les infrastructures modernes
-Universités équipées de laboratoires de recherche avancés, bibliothèques numériques, et amphithéâtres modernes ;
-Centres de recherche spécialisés dans des domaines stratégiques comme l’ingénierie, l’agriculture, et les sciences environnementales.
b)L’assainissement et cadre d’apprentissage
-Assainissement des campus universitaires pour refléter leur importance en tant que hauts lieux du savoir ;
-Espaces verts et infrastructures durables pour créer un environnement propice à la réflexion et à l’innovation.
c)La promotion de l’excellence académique
-Encouragement des collaborations internationales pour renforcer la qualité de la recherche ;
-Programmes de bourses et partenariats avec des entreprises pour soutenir les étudiants et chercheurs.
d)La valorisation des universités
-Communication sur l’importance des universités comme piliers du développement national ;
-Organisation d’événements académiques et scientifiques pour renforcer leur visibilité et attractivité.
IV – Les nouvelles exigences de l’excellence pour les apprenants
Les aptitudes élevées des apprenants béninois restent le résultat d’un système éducatif rigoureux et d’une culture profondément ancrée dans la quête de l’excellence. Cependant, il va falloir prendre des dispositions additionnelles pour renforcer la particularité du système éducatif béninois pour des résultats impressionnants:
1.La culture du travail acharné : L’éducation doit être perçue comme un pilier essentiel pour réussir dans la vie tout en permettant d’associer la formation et l’entrepreneuriat. Les élèves seront encouragés dès leur jeune âge à travailler dur et à viser des résultats exceptionnels. Cette mentalité sera renforcée par les attentes élevées des familles et de la société.
2.Le soutien intensif : Certains élèves bénéficieront de cours supplémentaires selon le besoin. Ce sera pour offrir un encadrement personnalisé et des ressources supplémentaires pour maximiser les performances scolaires.
3.La compétition académique : Le système éducatif est hautement compétitif, notamment en raison des examens nationaux à différents niveaux. Ce qui détermine l’accès aux universités prestigieuses. Cette pression pousse les élèves à exceller dans leurs études. NB : Avant les examens nationaux, des activités sportives seront organisées, et les résultats définitifs seront publiés après les épreuves écrites.
4.La méthodologie disciplinée : Les écoles mettront davantage l’accent sur la discipline axée sur les permissions, les restrictions et les interdictions, la mémorisation et la répétition, ce qui permettra aux élèves de maîtriser les concepts fondamentaux et d’obtenir des résultats brillants aux tests internationaux.
5.L’investissement familial et national : Les familles consacreront désormais une part importante de leurs revenus à l’éducation, et le gouvernement investira massivement dans le secteur éducatif, ce qui garantit des infrastructures modernes et des programmes de qualité.
V – La famille, le siège de l’éducation
1) Redonner à la famille son rôle fondamental
La famille, en tant que première école de l’enfant, est le socle sur lequel repose toute percée éducative durable. Il est impossible de bâtir un système éducatif performant sans un ancrage solide dans les valeurs, les principes et l’engagement des familles. Hélas, les crises sociales, économiques et culturelles ont affaibli les familles béninoises, réduisant leur capacité à transmettre les fondamentaux du vivre-ensemble. C’est pourquoi des exigences claires et précises doivent être définies pour restaurer la famille comme le siège de l’éducation et du développement.
2)Les exigences assignées aux familles béninoises
a)La restauration des valeurs familiales fondamentales :
-Promouvoir des principes tels que l’honnêteté, le respect, la solidarité et l’intégrité au sein des ménages ;
-Initier un retour aux valeurs culturelles qui renforcent le lien familial et favorisent la responsabilité collective.
b)L’engagement actif dans l’éducation des enfants
-Assurer un suivi rigoureux des études des enfants et collaborer avec les écoles pour leur réussite ;
-Sensibiliser les parents à leur rôle crucial dans l’apprentissage non formel, notamment à travers la discipline, l’éthique et le soutien émotionnel.
c)L’accompagnement psychologique et moral
-Renforcer la résilience des familles face aux défis sociaux, notamment par la formation parentale et des programmes de sensibilisation ;
-Encourager des discussions ouvertes pour éviter les divisions, résoudre les conflits et inculquer des valeurs de tolérance.
d)L’appui financier minimal
-Créer des micro-coopératives familiales pour générer des revenus supplémentaires et mieux subvenir aux besoins éducatifs des enfants ;
-Encourager les familles à s’organiser pour prioriser l’éducation dans leur budget familial, avec l’appui éventuel de programmes nationaux d’aide ciblée.
e)La promotion d’une culture d’auto-responsabilisation
-Inviter chaque famille à identifier ses propres failles et à entreprendre des efforts concrets pour améliorer son fonctionnement ;
-Combattre les comportements de dépendance à l’égard de l’État en valorisant l’autonomie et l’initiative individuelle.
f)La participation à des programmes communautaires
-Collaborer avec des associations locales pour créer des réseaux de soutien inter-familiaux, ce qui renforcera le tissu social ;
-Participer à des projets locaux visant à améliorer les conditions de vie, notamment les initiatives liées à l’éducation et à l’emploi.
3)Vers une mobilisation nationale ancrée dans la famille
Faire rayonner le Bénin par le mérite de son élite commence dans les foyers. Les familles doivent se réapproprier leur rôle central dans l’éducation pour permettre une transformation collective. Une famille forte, épanouie et responsable est le socle d’une nation prospère. Par conséquent, une coalition nationale autour de la famille est essentielle pour construire une société résiliente et tournée vers l’excellence.